A Calais, le syndicat des déchets Sevadec monte en charge

S’il n’a pas fêté son 20e anniversaire l’an dernier pour cause de Covid, le Syndicat d’élimination et de valorisation des déchets du Calaisis (Sevadec) poursuit l’extension de ses capacités de traitement et de valorisation des déchets du territoire. Exemple avec sa deuxième usine de biométhanisation en cours de mise en service.

Laurent Letren est directeur général du Sevadec depuis 2013. © Aletheia Press/MR
Laurent Letren est directeur général du Sevadec depuis 2013. © Aletheia Press/MR

En 20 ans, les collectivités du Calaisis ont investi plus de 70 millions d’euros pour construire un outil de valorisation de leurs déchets qui vise à l’excellence. Les huit déchetteries (situées « à 10 minutes de chaque habitant du pays du Calaisis», précise Laurent Letren, directeur général du Sevadec) maillent les 52 communes où résident près de 170 000 habitants. Soit un volume de 110 000 tonnes collectées par les collectivités adhérentes.

Nouvelle unité de méthanisation

Le centre de tri (ou pôle de valorisation des emballages) fut l’un des premiers éléments d’un site qui est désormais devenu un véritable complexe, avec un nouveau bâtiment administratif qui a aussi été construit. La nouveauté, c’est la mise en service de la deuxième usine de biométhanisation : un investissement de 40 millions d’euros (dont 6 millions de l’Europe et 2 millions du Conseil régional) qui doit permettre au Sevadec de produire encore plus d’électricité : le Syndicat réinjecte dans le réseau de GDRF. Le nouvel équipement pourra engloutir près de 50 000 tonnes de déchets, soit un tiers de volume de plus que la première usine.

La nouvelle usine de biométhanisation représente un investissement de 40 millions d’euros. (© Aletheia Press / MR)

«On signe un contrat de cinq ans avec notre prestataire Octeva, afin de faire coïncider les dates avec l’autre usine», indique Laurent Letren. Les études ont été lancées en 2015. «Nous avons appris depuis le premier projet, qui a duré 10 ans. Avec la nouvelle usine, on va pouvoir accepter un plus large panel de déchets qui sont orientés de deux manières : une partie, dite fraction sèche, et une autre, dite humide, qui va vers le digesteur. Aujourd’hui on est encore en phase de test. On sera à 100% dans le courant de l’an prochain.» 

Développer les CSR et imaginer d’autres applications

Dans le viseur, la production de combustibles solides de récupération (CSR), composés essentiellement par des plastiques, des tissus et du papier résiduel. «Nous sommes disposé à fournir des usines qui ont besoin de combustibles de nouveaux types, comme les cimentiersIl faut bien comprendre que l’évolution de la réglementation nous impose d’investir sans cesse.» Le complexe dispose encore de réserves foncières, et le centre de tri va s’étendre encore et mobiliser entre 8 et 10 millions d’euros d’investissement… «Aujourd’hui, on parvient à 81% de valorisation des ordures ménagères résiduelles et à 90% sur l’ensemble des déchets». En outre, «le biogaz se transforme vite en hydrogène. Et la station d’épuration est en face».