A Besançon avec Valérie Hayer, Edouard Philippe insiste sur le "double enjeu" des européennes
Édouard Philippe a insisté vendredi sur le "double enjeu" des élections européennes: le risque d'un coup d'arrêt inédit de la construction européenne en cas de forte poussée des eurosceptiques et, en France, le poids électoral...
Édouard Philippe a insisté vendredi sur le "double enjeu" des élections européennes: le risque d'un coup d'arrêt inédit de la construction européenne en cas de forte poussée des eurosceptiques et, en France, le poids électoral du "bloc central", "à mi-mandat" d'Emmanuel Macron.
"Ces élections vont avoir un double enjeu: un enjeu national qui sera intéressant mais qui sera surinterprété. Et elles vont avoir un enjeu européen qui sera capital mais va être sous-estimé", a déclaré M. Philippe en conclusion d'une réunion des cadres de son parti à Besançon.
"Pour moi, le seul enjeu national véritable, c'est de voir à mi-mandat combien pèse le bloc central dans le paysage politique. A combien se situent globalement les partis qui revendiquent l'économie de marché, la démocratie libérale et l'engagement pro-européen. De la droite conservatrice à la social-démocratie", a développé l'ancien Premier ministre.
Deuxièmement, a-t-il développé, "l'enjeu européen": "quelle sera la part de ceux qui, à l'intérieur du Parlement européen, ne veulent pas de projet européen ? Seront-ils une minorité, seront-ils une minorité de blocage, seront-ils un maillon dans une nouvelle majorité ?"
"C'est dans ce résultat-là que se situe l'enjeu essentiel des élections européennes", car une forte poussée des eurosceptiques mettrait en péril "l'idée d'une Europe qui demande son avis aux peuples au travers d'un vote électoral", a estimé Édouard Philippe.
De son côté, Valérie Hayer, tête de liste de la majorité macroniste pour ces élections du 9 juin, a expliqué que pour parvenir au rang d'"Europe puissance", l'UE devait "sortir de (sa) naïveté".
"On est peut-être la seule puissance au monde à avoir été aussi naïve ces dernières années", a-t-elle jugé, en comparaison avec les États-Unis qui ont "fait le choix du Made in USA et même du protectionnisme".
L'Europe doit par ailleurs "tourner la page de certains dogmes, certains tabous. C'est ce que nous avons fait avec le plan de relance de 750 milliards d'euros après la crise sanitaire", a-t-elle ajouté.
Mme Hayer a ensuite défendu le "pragmatisme" de son groupe sur les traités de libre-échange, défendant notamment le Ceta, le traité UE-Canada, en vigueur mais récemment rejeté par le Sénat français.
"On s'étonne aujourd'hui de voir l'alliance de la carpe et du lapin entre les communistes et la droite de Nicolas Sarkozy qui reviennent dessus par pur électoralisme et démagogie. Si la droite adopte les mots et l'attitude des extrêmes, comment les Français s'y retrouvent-ils ?"
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