A Amiens, Cyclam monte en puissance

C’est un peu l’histoire d’une renaissance. Fondée en 1942 à Amiens, Cyclam a ensuite été rachetée par des investisseurs sans véritable stratégie industrielle, faisant péricliter petit à petit l’entreprise spécialisée dans la fabrication de garniture mécanique industrielle. 

Et puis, en 2017, elle intègre le groupe Avo Carbon, leader dans la conception, la production et la distribution des balais en carbone, sous-ensemble de balais pour l’industrie automobile et des biens de consommation.

La structure amiénoise intéresse le groupe international pour son savoir-faire en matière carbone et sa production qui permettent à Avo Carbon de renforcer sa position et de diversifier ses activités. 

Pour Cyclam, qui connaît alors des difficultés récurrentes depuis des années, ce rachat offre la possibilité de s’adosser à un géant, présent dans une dizaine de pays. « Entre 2010 et 2018 nous n’avons rien développé. Aujourd’hui, nous travaillons sur 14 projets », sourit Florence Paradis, directrice de Cyclam.

Une entreprise transformée

Autre signe de vitalité, l’entreprise amiénoise, dont le carbone reste le cœur de métier, utilisait dix tonnes de matière par an pour effectuer ses propres mélanges. Aujourd’hui, Cyclam est montée à 150 tonnes par an et assure cette tâche également pour d’autres structures du groupe. 

« Le changement se fait progressivement. Une équipe de R&D est venue s’installer dans nos bureaux, nous avons robotisé quelques tâches… », résume Florence Paradis qui a accompagné cette évolution. « D’ici dix ans l’entreprise sera totalement transformée », espère-t-elle.

Un changement de cap dû notamment au poids de la R&D dans le groupe Avo Carbon. « Il y a un dialogue constant avec les équipes et les orientations descendent ensuite en cascade. Nous avons d’ailleurs la chance ici de travailler avec des gens au bureau d’études qui ont 30 ans d’expérience », poursuit-elle. 

Le spécialiste du joint dynamique d’étanchéité, pièce que l’on retrouve dans les moteurs a également internalisé toutes les phases de fabrication, y compris la cuisson. « Cette étape était auparavant sous-traitée, mais depuis un an elle a été réintégrée à l’entreprise », souligne Florence Paradis. 

Mais la montée en puissance progressive de la voiture électrique pousse Cyclam à aller chercher d’autres marchés puisque si les produits fabriqués sont indispensables pour faire fonctionner les moteurs thermiques et hybrides, ils n’ont pas leur place sur les modèles électriques.

Une ouverture vers l’industrie

« C’est effectivement un sujet pour nous. C’est pour cela que nous avons diversifié nos marchés et que nous travaillons de plus en plus pour l’industrie. On retrouve nos produits dans des moteurs pour les piscines par exemple, il y a une grosse demande depuis la période Covid », confie Florence Paradis. Cyclam réalise aujourd’hui entre 1,8 et 2 millions de pièces par an pour le secteur automobile et 400 à 600 000 pour l’industrie, un domaine économiquement cependant plus porteur. « Nous avons recruté un commercial spécialisé ‘’Industrie’’ en 2018 », note la directrice du site.