8-mars: des femmes manifestent pour leurs droits à travers la France

"Partout les femmes luttent": des milliers de manifestantes se sont réunies vendredi en France pour défendre leurs droits, lors d'une journée également marquée par une cérémonie célébrant que la liberté de recourir...

8-mars: des femmes manifestent pour leurs droits à travers la France

"Partout les femmes luttent": des milliers de manifestantes se sont réunies vendredi en France pour défendre leurs droits, lors d'une journée également marquée par une cérémonie célébrant que la liberté de recourir à l'IVG soit scellée dans la Constitution.

"Le sceau de la République scelle en ce jour un long combat pour la liberté", a déclaré Emmanuel Macron lors de cet événement solennel organisé place Vendôme à Paris.

En cette Journée internationale des droits des femmes, le président - qui a promulgué vendredi la loi fondamentale sur la liberté de recourir à l'interruption volontaire de grossesse - a confirmé son intention de faire inscrire l'IVG dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE.

"C'est super intéressant pour nous de vivre ce moment en direct, c'est historique", glisse à l'AFP une étudiante en droit, Eva Juif, parmi les quelques centaines de spectateurs présents.

"C'est formidable", lance Catherine Deneuve, "profondément émue". L'actrice a été conviée aux côtés du président, comme l'historienne Claudine Monteil, en tant que signataire du "Manifeste des 343" qui, en 1971, appela à légaliser l'avortement en France.

Après que la lourde presse métallique, vieille de plus de 200 ans, se fut refermée pour apposer le sceau de la République sur le texte, l'ex-chanteuse des Rita Mitsouko Catherine Ringer a conclu la cérémonie en revisitant la "Marseillaise" - le "sang impur" qui "abreuve nos sillons" devenant "une loi pure dans la Constitution".

Bousculades à Paris

Le président voulait "une cérémonie populaire" pour marquer "l'aboutissement de ce combat collectif", quelques jours après l'approbation de la révision constitutionnelle par le Congrès. 

Il a également fait fleurir les tombes de "grandes figures" du féminisme ayant contribué à la révision de la Constitution, dont Gisèle Halimi et Simone Veil.

Pour les associations féministes, le 8 mars reste "l'occasion de prendre la rue" pour défendre l'égalité femmes-hommes. Des manifestations étaient prévues dans 200 villes.

A Paris, des milliers de personnes dont une majorité de femmes, ont défilé lors d'un rassemblement globalement festif, mais émaillé de bousculades entre des manifestants pro-Israël et pro-palestiniens. 

Dans le cortège figurait l'actrice Judith Godrèche, équipée d'une pancarte "silence, les femmes hurlent".

Elfie, 34 ans, docteure en histoire, tenait à venir, comme tous les ans, pour "dénoncer les violences sexuelles et sexistes".

Des militantes de l'association Nous vivrons, créée après l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre pour dénoncer les violences sexuelles commises par les commandos de l'organisation islamiste étaient présentes. A leurs slogans "Libérez les otages" ont répondu ceux de "Palestine vaincra" lancés par d'autres manifestants.

Une bousculade entre militants des deux bords a débouché sur le départ des militantes de Nous vivrons encadrées par les policiers de la Brav-M.

Le compte n'y est pas

La thématique de la situation des femmes à l'étranger était présente dans d'autres cortèges. 

A Lille, notamment, où un millier de personnes se sont rassemblées, Pauline, 23 ans, étudiante, manifeste pour les femmes des pays en guerre: "On a énormément de privilèges par rapport aux autres sociétés. En théorie on n'est pas trop mal, mais on n'est pas égaux avec les hommes".

Dans les cortèges, on dénonce également les inégalités salariales.

"Cherche zizi pour meilleur salaire", pouvait-on lire sur une pancarte à Bordeaux, où 2.500 personnes ont défilé. Carole, professeure des écoles de 35 ans participait pour la première fois à la manifestation du 8 mars pour "essayer de faire bouger les choses". 

Les salariées gagnaient en moyenne 23,5% de moins que les hommes dans le secteur privé en 2022, a rappelé mardi l'Insee, écart qui s'explique en partie par "le moindre volume de travail annuel des femmes", moins souvent en emploi et davantage à temps partiel.

A temps de travail identique, le salaire moyen des femmes reste inférieur de 14,9% car elles travaillent dans des secteurs et à des postes "moins rémunérateurs".

Parmi les 1.500 personnes rassemblées à Montpellier, Simon Requena, 25 ans, ingénieur, estime que "le compte n'y est pas": "Dans mon entreprise, il n'y a qu'une seule femme. L'accès à certains domaines professionnels, le salaire, le respect et la considération envers les femmes, doivent encore évoluer".

A Strasbourg, Solène Lavelle, 35 ans, chargée de communication, est venue accompagnée de sa fille de 6 ans: "Je veux lui montrer que les femmes se rassemblent pour faire valoir leurs droits".

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