6Peo se prépare à commercialiser Kméléo à grande échelle

L’agence tourquennoise spécialiste en développement d’applications de web marketing a procédé à une levée de fonds pour doper les ventes de Kméléo, sa solution phare de publicité ciblée et personnalisée sur les sites e-commerce.

Olivier Leurent, dirigeant de 6Peo.
Olivier Leurent, dirigeant de 6Peo.

 

Olivier Leurent, dirigeant de 6Peo.

Olivier Leurent, dirigeant de 6Peo.

Orange pourrait figurer parmi les premiers gros utilisateurs de Kméléo. Cet outil développé par 6Peo fait l’objet cet été d’une série de tests de validation auprès de l’opérateur de téléphonie en vue de son éventuel achat. Un achat qui, s’il aboutissait, pourrait être l’amorce de la deuxième phase de commercialisation de cet outil développé par 6Peo. Le spécialiste en solutions de marketing en ligne a levé 2 millions d’euros l’an dernier pour donner à partir de cet automne un coup de fouet à la commercialisation de Kméléo. L’outil, sur lequel 95% de l’activité de 6Peo reposent aujourd’hui, fait du ciblage comportemental à des fins d’optimisation de vente sur les sites e-commerce. “Kméléo va permettre de prédire ce que recherche l’internaute à l’instant où il arrive sur le site marchand, explique Olivier Leurent, dirigeant de 6Peo. En quelques dixièmes de seconde l’application va analyser les centres d’intérêt de l’internaute, son comportement sur Internet pour lui proposer le bon produit.” Kméléo repose sur une technologie “capable d’interroger” la navigation récente de l’internaute. L’outil remonte jusqu’à 30 jours. L’agence de la rue de Carnot à Tourcoing met en avant “la force” de sa solution : protection de l’anonymat, sans utilisation de cookies, ces fichiers que glissent les sites e-commerce sur les ordinateurs et dans lesquels sont enregistrées les pages consultées. Depuis novembre 2009, l’Union européenne à travers une directive dénommée “paquet télécom” oblige les sites internet à recueillir le consentement de l’internaute avant toute insertion de cookies.
Kméléo a été lauréat fin 2011 dans la catégorie “Digital Marketing” des “e-commerce Awards” au salon “e-commerce” de Paris. Les performances de l’outil y étaient pour quelque chose dans cette distinction. Les experts du web analytics (analyse sémantique et mesure d’audience sur Internet) estiment en moyenne à 50% le taux de rebond (pourcentage d’internautes qui quittent un site internet dès la consultation de la première page) dans un certain nombre de pays européens dont la France. “Si l’internaute ne va pas plus loin que la première page c’est parce qu’il n’a pas trouvé ce qu’il cherche. Quand on propose à l’internaute dès la première page du contenu qui l’intéresse et qui correspond à sa recherche, il ne s’en va pas.” Olivier Leurent affirme même que grâce à Kméléo, “les taux de conversion sont multipliés par trois, c’est-à-dire que les internautes achètent trois fois plus”.

Winiti, outil “stop pub” en ligne. Si le modèle économique de Kméléo reste l’abonnement mensuel, il en est tout autre de Winiti, autre outil développé par 6Peo. “Winiti est une application ‘stop pub’ qui bloque toutes les publicités sur un site, excepté la publicité d’autopromotion, c’està- dire la publicité propre au site internet visité, explique le patron de 6Peo. C’est pour permettre à l’internaute d’avoir une navigation plus simple, plus rapide et plus fluide.” Si l’outil Kméléo est marchand et destiné à un public de professionnels, Winiti téléchargeable gratuitement sur le site (www. winiti.fr) cible tout internaute. Comment cet outil “stop pub” est-il donc financé ? A travers des prestations de sondage que vend 6Peo et dont la moitié sert à financer des oeuvres caritatives. Et le public sondé n’est autre que l’ensemble des internautes qui utilisent Winiti. La TPE tourquennoise souligne que la participation aux enquêtes n’est pas obligatoire et que l’internaute peut à tout moment, s’il le désire, désactiver Winiti et recevoir les pubs. Olivier Leurent fait savoir que 30 000 € ont été déjà versés à des associations. 6Peo s’apprête aussi à lancer la promotion d’Optim’Eye, outil d’eye-tracking (analyse de mouvements oculaires sur site internet) développé par un “partenaire israélien” dont l’agence tourquennoise a obtenu la licence de distribution en France.