61,4 millions d'euros pour l'extension du terminal conteneurs
Depuis un peu plus d’un an, Dunkerque Port a engagé d’énormes travaux pour allonger de 500 mètres le quai de son terminal conteneurs. Objectif : faire passer le trafic à 640 000 conteneurs annuels d’ici 2020.
Le 13 novembre dernier, le port de Dunkerque a accueilli pour la première fois le Antoine de Saint-Exupéry, un porte-conteneurs dernière génération de la compagnie française CMA-CGM, d’une capacité de 22 000 conteneurs. Avec le port de Rotterdam (Pays-Bas), il est le seul port du range Nord à pouvoir accueillir ce type de navire (16,50 mètres de tirant d’eau) à toutes marées. Une ambition qui se concrétise depuis février 2017 avec les travaux d’extension de 500 mètres du quai du terminal conteneurs, un énorme chantier pour plus de 61,4 millions d’euros d’investissement. «Cette extension va permettre à l’opérateur du terminal, Terminal des Flandres*, d’accueillir à quai simultanément, à partir de 2019, deux porte-conteneurs Megamax de nouvelle génération (capables de transporter plus de 22 000 conteneurs). À l’issue des travaux, le quai présentera un linéaire total de 1 800 mètres. Objectif : atteindre un trafic annuel de 640 000 conteneurs d’ici 2020», détaille Erwan Le Bris, directeur de l’aménagement et de l’environnement à Dunkerque Port.
Un chantier titanesque
Actuellement, une centaine de personnes travaillent sur ce chantier, impressionnant aussi bien par l’ampleur des terrassements (15 000 m3 de béton coulé) que par les techniques mises en œuvre. La réalisation du quai a été confiée au groupement d’entreprises Bouygues TP Région Nord, Colas Nord-Picardie et SPIE fondation. La pose des défenses d’accostage (afin d’éviter les chocs à quai ou entre navires) sera opérée par SPIE Batignolles. Enfin, le dragage des sables (plus de 4 millions de mètres cubes) sera entrepris dans le courant de l’été par l’entreprise belge SODRACO International SAS. «Les sables dragués serviront à la fois pour agrandir nos zones logistiques et rehausser certaines d’entre elles, mais aussi pour conforter le trait de côte qui s’érode au fil du temps, et prévenir ainsi le risque de submersion marine», ajoute Erwan Le Bris. En raison de l’implantation du futur quai dans un sol sablonneux avec quelques couches argileuses et limoneuses, la technique du «combiwall», ou «mur combiné», a été privilégiée par les entreprises intervenantes. «Ce qui est exceptionnel, c’est la profondeur de fonçage de ce combiwall, composé de 205 tubes et de 410 palplanches en acier : 49 mètres indispensables pour arriver, dans le bassin, à accueillir des navires ayant un tirant d’eau de 16,50 mètres. C’est aussi sa longueur : 500 mètres», complète Erwan Le Bris. Le chantier est prévu pour durer jusqu’à la fin de cette année.
*Terminal des Flandres est une filiale de Terminal Link, dont les actionnaires sont CMA-CGM et China Merchant.