3 713 dirigeants ont perdu leur emploi dans la région en 2023
C’est le nombre de chefs d’entreprise qui ont perdu leur emploi dans la région l’an passé, soit une cadence de dix par jour. .Ce chiffre est tiré de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs de l’association GSC et du groupe Altares, paru au début du mois
Une hausse de 31,9 % sur un an avec 897 femmes et hommes dirigeants d’entreprises de plus ayant perdu leur emploi par rapport à 2022. La Moselle affiche la hausse la plus importante avec un + 49,2 % soit 634 chefs d’entreprise ayant perdu leur emploi suivi par la Meurthe-et-Moselle avec une hausse de 12,9 % (411 chefs d’entreprise ayant perdu leur emploi). Les Vosges affichent une hausse de + 78 % (249 chefs d’entreprise ayant perdu leur emploi). Seule la Meuse affiche une baisse de - 7,4 avec 100 chefs d’entreprise touchés.
«Ces chiffres sont très alarmants mais malheureusement peu surprenants. Hausse des taux d’intérêt, surendettement des entreprises, fin des aides Covid et du moratoire de l’Urssaf. De nombreux indicateurs laissaient craindre une accélération des liquidations judiciaires avec des pertes d’emploi importantes à la clé», assure Anthony Streicher, président de l’association GSC.
Près de la moitié des pertes d’emploi des chefs d’entreprise dans la région se concentrent dans les secteurs du commerce et de la construction. Plus de sept entrepreneurs sur dix ayant perdu leur emploi dirigeaient une structure de moins de trois salariés.
«Ces chiffres confirment la plus grande vulnérabilité des entrepreneurs à la tête de petites structures», souligne l’Observatoire. L’âge médian des chefs d’entreprise se retrouvant en situation de chômage est de 46,1 ans (il atteint 50,2 ans en Meuse). «La perte d’activité touche une population mature pour laquelle le rebond professionnel sera difficile», continue l’Observatoire.
«L’an passé, le ralentissement de l’économie s’est confirmé fragilisant davantage les entreprises parfois en peine à rembourser une dette devenue trop lourde (...) La croissance est attendue faible pour 2024 et les défauts d’entreprises plus nombreux. L’anticipation des risques restera déterminante», constate Frédéric Barth, le directeur général d’Altares.