28 août 2009 près de Paris, le groupe Oasis explose

"Liam et Noel se sont battus, le groupe n'existe plus": sous les sifflets du public, un responsable du festival Rock en Seine, aux portes de Paris, annonce au micro la...

Liam Gallagher du groupe de rock britannique Oasis en concert au Roskilde Festival, le 3 juillet 2009 au Danemark © Torben Christensen
Liam Gallagher du groupe de rock britannique Oasis en concert au Roskilde Festival, le 3 juillet 2009 au Danemark © Torben Christensen

"Liam et Noel se sont battus, le groupe n'existe plus": sous les sifflets du public, un responsable du festival Rock en Seine, aux portes de Paris, annonce au micro la séparation d'Oasis le 28 août 2009. 

Quinze ans après cette explosion en vol, le chapitre guerre froide entre Liam et Noel Gallagher, les deux frères respectivement au chant et à la guitare, s'est refermé avec l'annonce d'une reformation mardi.

"A l'époque, l'espace VIP auquel a accès la presse était vraiment mitoyen avec les loges, juste séparé d'une cloison en bambou. A un moment, on entend des bruits bizarres, des gens s'engueuler, une espèce de fracas", se souvient pour l'AFP Olivier Nuc, journaliste musiques du journal Le Figaro.

"Trois minutes après, je vois un des organisateurs traverser l'espace VIP en courant. Il s'est passé un truc. Et là, la rumeur commence à enfler: Oasis ne jouerait pas."

Le clash de trop entre Liam et Noel vient de se jouer dans les loges, avec une guitare brisée à la clé.

Salomon Hazot, un des responsables du festival, monte ensuite sur scène pour une annonce au micro surréaliste restée dans l'Histoire du rock: "Je vous annonce que, malheureusement, à l'instant sur le site de Rock en Seine, Liam et Noel se sont battus. Le groupe n'existe plus."   

C'est une blague !

"Vous pouvez aller sur le site internet de Oasis et Noel vous expliquera la bagarre et la fin de son histoire avec Liam", poursuit-il alors que la foule hurle des "Putain, c'est pas vrai !", "C'est une blague !", "Aux chiottes !", dans un torrent de sifflets.

Salomon Hazot, également tourneur d'Oasis en France, traduit ensuite ses propos en anglais. Car les fans anglophones sont nombreux parmi les 30.000 spectateurs.

"J'en ai fini avec eux. Comment peuvent-ils traiter leurs fans de cette façon ?", déplorait ainsi après cette annonce auprès de l'AFP Katie Evan, une avocate de 25 ans, qui avait dépensé 500 euros pour venir de Dublin assister au concert.

Plus tard dans la nuit, Noel s'exprime bien sur le site: "C'est avec un peu de tristesse et un grand soulagement que je vous dis que je quitte Oasis. Les gens écriront et diront ce qu'ils veulent, mais il m'est impossible de continuer à travailler avec Liam un jour de plus. Mes excuses à ceux qui ont acheté des billets."

"Pour des raisons que l'on ne connaît pas une bagarre a éclaté entre les deux frères. Noel a quitté le festival et personne n'a réussi à le faire revenir", dira devant la presse, dont l'AFP, le directeur de Rock en Seine de l'époque, François Missonnier.

"Quand on apprend que Noel quitte le site du festival, on croit à une blague", rembobine pour l'AFP Matthieu Ducos, à l'époque en charge de la communication et des partenariats du festival, aujourd'hui directeur de Rock en Seine.

La diva britannique Amy Winehouse (disparue en 2011), connue pour ses frasques, a fait faux bond au dernier moment à Rock en Seine en 2007 et 2008. 

"Rock en Seine, avant Oasis, commence déjà à avoir la réputation de festival maudit", résume Olivier Nuc.

Combien tu nous donnes ?

Mais l'épisode Oasis nourrira finalement la légende de Rock en Seine. 

"Il y a des grands concerts mémorables et des absences de grands concerts mémorables", confirme Matthieu Ducos. 

Les organisateurs se replient à l'époque sur le groupe britannique Madness, qui a déjà joué, pour remonter cette fois sur la grande scène. 

"Quand on leur a dit +vous allez jouer à la place d'Oasis+, c'était +elle est bien bonne celle-là, combien tu nous donnes ?+", raconte Olivier Nuc.

Le journal Le Parisien évoque à l'époque "une rallonge de 120.000 euros en plus des 50.000 pour leur premier concert". 

Suggs, chanteur de Madness, lance au deuxième passage: "Vraiment, nous sommes désolés de ce qui s'est passé pour eux... Bien sûr que non, nous ne sommes pas désolés !". 

"C'est une évidence", le festival Rock en Seine candidatera maintenant pour "accueillir Oasis", souligne Matthieu Ducos, rêvant d'"une apothéose avec un tel concert retour". 

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