2027: Faure promet que le programme du PS sera "une grande remise à plat"
En campagne interne mais les yeux rivés vers 2027: Olivier Faure, qui postule à sa succession à la tête du PS, a promis samedi que le programme de son parti pour la prochaine présidentielle offrirait aux Français, qui...

En campagne interne mais les yeux rivés vers 2027: Olivier Faure, qui postule à sa succession à la tête du PS, a promis samedi que le programme de son parti pour la prochaine présidentielle offrirait aux Français, qui y seront associés, "une grande remise à plat".
Après trois mois à la rencontre de quelque 2.000 citoyens de tous bords, le premier secrétaire du PS a vu le condensé "d'un monde qui tourne à l'envers, confus", a-t-il résumé samedi à Toulouse, lors d'une réunion publique de restitution de son "tour de France".
"Il y avait ceux qui refusent de continuer à alimenter le modèle social et ceux qui en ont besoin pour vivre ou survivre. Il y avait ces Français issus de l'immigration qui se sentent étrangers dans le regard des autres et ceux qui voient dans l'étranger une menace. Il y avait cette jeune fille qui était là pour revendiquer la lutte contre le réchauffement climatique et son père à côté d'elle, qui lui disait +donnez nous un peu de répit parce que je travaille dans l'industrie automobile+", a-t-il énuméré.
De quoi lui laisser le "sentiment d'une société déboussolée", "qui dérive au fil d'intérêts contradictoires" et doute même "de la permanence de notre identité". Mais aussi de quoi souligner la nécessité "d'une grande remise à plat" et de "tout remettre dans le bon ordre", à l'heure d'élaborer un programme pour la prochaine présidentielle dont une ébauche sera présentée fin août.
Entretemps, M. Faure doit remettre en jeu son mandat de premier secrétaire lors du congrès de Nancy, du 13 au 15 juin. Mettrait-il la charrue avant les bœufs ?
"Non, on n'enjambe pas le congrès", assure un membre de la direction, pour qui le parti "n'a pas le luxe de s'arrêter pendant trois mois pour se recroqueviller sur lui-même".
En gage de cette ouverture, M. Faure, qui a donné une tournure parfois très personnelle à son discours en évoquant ses racines, a préféré se tourner directement vers les citoyens.
"Finis les huis clos, les partis comme des bunkers", a-t-il martelé. Et s'il "faut des experts", il a plaidé surtout pour "partir de cette réalité, celle qui nous a été transmise par les Françaises et les Français qui n'en peuvent plus des gens qui parlent à leur place sans jamais les écouter", a fait valoir M. Faure.
"Le projet que nous leur proposerons en 2027, sera d'abord le fruit de cet échange avec eux", a-t-il assuré.
Un congrès "dérisoire" ?
Une manière aussi d'éluder les sempiternelles querelles intestines, qu'elles concernent les relations entre partis de gauche, mais aussi au sein même du PS où plusieurs lignes s'affrontent sur le champ de ruines laissé à la fin du quinquennat Hollande. Le parti, qui a repris quelques couleurs ces derniers mois, semble avoir opéré dernièrement une mue réformiste en refusant de censurer le gouvernement Bayrou sur le budget.
Un choix collectif, endossé par M. Faure, qui a donné quelques gages à l'aile sociale-démocrate, sans pour autant freiner la compétition interne puisque avant l'étape formelle des candidatures, cinq autres contributions pour le congrès sont annoncées, en particulier celle du chef du groupe PS à l'Assemblée Boris Vallaud.
Signe d'une difficile unité, plusieurs opposants à M. Faure étaient dans le même temps samedi rassemblés à Liffré, près de Rennes, par le président de la région Bretagne Loïg Chesnais-Girard. Parmi les intervenants, l'ex Premier ministre Bernard Cazeneuve, la présidente de la région Occitanie Carole Delga, le député européen Raphaël Glucksmann qui a diffusé un message vidéo, et François Hollande qui a dressé un panorama de la situation internationale.
"Je vais vous dire que les élections de 2027, à la différence de toutes celles que l'on a connues jusqu'à présent, vont être essentiellement, ça veut dire entièrement sur les questions internationales, européennes et de défense et les questions régaliennes", a-t-il prédit.
"On pourrait dire que le congrès du Parti socialiste, c'est dérisoire à côté de ce qui se passe dans le monde. Non !", a-t-il lancé, plaidant pour "un grand parti politique" à gauche qui sache "présenter une alternative", "gouverner, diriger, présider la France".
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