2024, une première année réussie pour France Travail Hauts-de-France
Mis en place en remplacement de Pôle Emploi, l’année 2024 a été la première année de France Travail sur tout le territoire. L’occasion pour le directeur régional Frédéric Danel de dresser le bilan 2024 et évoquer le futur de France Travail.

Le 18 décembre 2023, la loi pour le plein emploi est officiellement adoptée et c’est elle qui inaugure France Travail, en lieu
et place de Pôle Emploi, accompagnée par d’autres mesures telles
qu’un nouveau contrat d'engagement pour les demandeurs d'emploi ou
de nouvelles directives concernant les allocataires du RSA, avec pour
objectif de réduire le chômage autour de 5% d'ici 2027. 2024 était
donc la première année de France Travail et mars 2025, l’heure du bilan. Frédéric Danel, directeur régional France
Travail Hauts-de-France, a vu en 2024 une «année
de préparation».
Néanmoins, au niveau régional, 2024 a été un bon cru, avec un taux de chômage au plus bas depuis 40 ans, et une stabilisation. En Hauts-de-France, il atteint 9,2 %, contre 7,2 % au niveau national. La différence reste grande entre la moyenne régionale et nationale, mais logique puisque «la région coche toutes les cases de la pauvreté», selon le directeur régional. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 74,7 % des demandeurs d’emploi font partie des publics prioritaires (travailleurs handicapés, seniors, RSA, infra bac…), 21,3 % des demandeurs d’emploi vivent dans les Quartiers Prioritaires de la Ville (QPV) et l’écart sur la formation des publics est aussi important, avec 80 % des personnes envoyées en formation en Hauts-de-France. «C’est 10 points de plus que la moyenne nationale», ajoute Frédéric Danel. Pourtant, le nombre de demandeurs d’emploi est en baisse de 9,6 % par rapport à 2019, soit une baisse plus importante qu’au niveau national, atteignant 513 370 demandeurs d’emploi.
De nombreux projets d'envergure dans la région
Cette baisse s’explique par un marché de l’emploi assez dynamique en Hauts-de-France, «avec de nombreux gros projets à venir, avec notamment le Dunkerquois et le Canal Seine Nord, où environ 50 000 emplois sont prévus». Mais France Travail veut aussi «renforcer son action sur les plus petits projets», mais porteurs d’emplois comme l’indique Frédéric Darnel. Par exemple à Denain, la société Maersk a recruté 250 personnes, 80 % viennent de Denain, et 20 % d’entre elles sont bénéficiaires du RSA. À Lesaffre, 200 postes ont été ouverts et à Maubeuge, l’entreprise Renault a recruté 700 personnes en trois mois avec l’arrivée de la 4L électrique. S’ajoute à cela «une volonté des entreprises de recruter à long terme et de fidéliser les salariés, puisque ces dernières ont des difficultés à recruter».
L’année 2025 doit donc être celle de la confirmation et de la prise de vitesse du projet France Travail, qui a déjà commencé à se coordonner au mieux avec les différents acteurs de l’emploi, qui s’ajoute à une nouvelle gestion des demandeurs d’emploi, avec l’inscription automatique des demandeurs d’emploi, et notamment les jeunes. L’organisme estime qu’en janvier 2025, 77 345 personnes ont été inscrites automatiquement dans les Hauts-de-France. Ce nouveau fonctionnement va donc faire grimper les chiffres du chômage en avril, puisque dans la région, 97 000 allocataires du RSA et 27 000 jeunes sont désormais comptabilisés. Il ne s’agit pas de demandeurs d’emploi supplémentaires, mais uniquement de profils qui n’étaient pas présents dans les statistiques France Travail. C’est pour cela que les prochains chiffres du chômage seront à prendre avec précaution.
Le Hall de l’emploi, un lieu important pour France Travail
Dans son agence Boulevard de la Liberté à Lille, France Travail a mis en place, en octobre 2013, le Hall de l’Emploi. Ce lieu, qui fait la fierté de Frédéric Danel, a été imaginé par les entreprises elles-mêmes afin de se retrouver entre recruteurs et chefs d’entreprises pour échanger et pour organiser également des entretiens d’embauche si besoin. «C’est un lieu pluriel et mosaïque orienté entreprise et emploi et qui illustre la loi plein emploi», souligne Frédéric Danel. Depuis son lancement, ce sont plus de 700 entreprises qui l’utilisent, ainsi que différents services publics et l’Éducation nationale.