Rouen : La jeune entreprise Yes we hack soutenue par le Programme investissements d'avenir
Ce lundi 4 octobre, Guillaume Boudy, secrétaire général pour l'investissement, a visité la jeune entreprise Yes we hack, bénéficiaire du Programme investissements d'avenir, mis en place par l'Etat.
En 5 ans, la start-up Yes we hack est devenue le leader européen de "bug bounty". Le "bug bounty", ou chasse aux bogues, consiste à mettre en relation une communauté de hackers éthiques avec des entreprises et des organisations pour tester leur système de sécurité. Les premiers hackers qui trouvent une faille perçoivent une prime définie par l'entreprise ou l'organisation. « La
prime va de 50 € à 230 000 €, la moyenne est de 500 € »,
précise Guillaume Vassault-Houlière, le fondateur de Yes we hack. Les hackers de la communauté ont notamment pu tester la sécurité de l'application StopCovid en 2020, à la demande de l'Etat.
La jeune entreprise a bénéficié du soutien de l'Etat et de la Région Normandie dans le cadre du Programme investissements d'avenir (PIA), lancé en 2010 à l'échelle nationale. Le précédent PIA (PIA 3) a permis à 36 entreprises normandes, dont Yes we hack ou encore Eco-Technilin, de bénéficier d'une enveloppe cumulée de 24,8M€, répartie en trois volets différents. Le PIA actuel (PIA 4), qui va s'étendre sur 5 ans, a une enveloppe doublée, passant de 24,8M€ à 50M€, répartie sur trois volets différents.
La cybersécurité, un enjeu majeur
En visite au sein de l'entreprise Yes we hack ce lundi 4 octobre, Guillaume Boudy a pu constater le résultat de l'investissement de l'Etat et de la Région Normandie. « C'est de l'argent bien placé, sur un des plus grands enjeux qu'est la cybersécurité. Le modèle est original et les hackers gentils suscitent un engouement auprès des jeunes générations », s'enthousiasme Guillaume Boudy. Un engouement qui a poussé Guillaume Vassault-Houlière à lancer YesWeHack EDU, la première plateforme éducative mondiale de "bug bounty" dédiée à la formation en cybersécurité. « C'est aussi un vivier de recrutement pour les entreprises et les institutions », ajoute le secrétaire général pour l'investissement.
Aujourd'hui, l'entreprise rouennaise compte 60 collaborateurs dans le monde (de Rouen à Singapour en passant par Munich et Rennes) et la communauté compte 30 000 hackers de 150 pays du monde entier. Et ces chiffres devraient continuer de grimper. Yes we hack est aujourd'hui en plein développement, notamment à l'export. « L'export représente aujourd'hui 50% du chiffre d'affaire, avec une croissance de 200 à 300% par an », indique Guillaume Vassault-Houlière. Dernièrement, la start-up a réussi une levée de fonds de 16M€, avec la Banque des territoires comme principal investisseur. L'objectif : accélérer ce développement à l'international et conquérir davantage le marché européen et asiatique.