Investissement
Yamaha parie sur la mobilité électrique
Yamaha Motor Manufacturing Europe (YMME) (ex-MBK Industrie) à Saint-Quentin, vient d'inaugurer une nouvelle chaîne d’assemblage de moteurs électriques eDrive pour Vélos à assistance électrique (VAE). Avec cette nouvelle activité, le seul site de production de Yamaha en Europe se diversifie et parie sur l'avenir, celui de la mobilité douce et électrique et sur un marché qui progresse d'année en année. L'entreprise investit 4 millions d'euros.
L'usine Yama Motor Manufacturing Europe (YMME) passe à l'électrique. L'unique site de production du constructeur japonais en Europe, anciennement connu sous le nom de MBK Industrie, ajoute une nouvelle corde à son arc avec la création d'un atelier de production et d'une chaîne de montage de moteurs Pwseries S2 destinés aux Vélos à assistance électrique (VAE) de la gamme Sport et Trail. Avec cet investissement de 4 millions d'euros, le groupe japonais parie sur l'avenir de la mobilité douce et électrique.
Les ventes de VAE en croissance
« Le marché européen est le 1er marché mondial pour le VAE, ce qu'on peut relier à une urbanisation croissante de son territoire : 72% de la population européenne vit en ville et on estime que ce chiffre montera à 84% en 2050, rappelle Clément Villet, directeur mobilité terrestre de Yamaha Motor Europe N.V. 12 000 km de pistes cyclables ont été créés par les pouvoir publics pour accompagner ce développement du mode de transport vélo. Le marché européen représente les trois quarts de la demande mondiale annuelle et le VAE représente un quart des ventes en 2022 et progressera à 50% du marché total en 2030. »
Objectif de 300 000 VAE produits par an
Autrement dit, Yamaha souhaite rapprocher sa production de ses consommateurs européens, raccourcir sa chaîne logistique et prendre pleinement ce virage de la mobilité douce comme en son temps l'entreprise a su lancer le cyclomoteur, la mobylette, ou le booster. « Ce sont 45 000 moteurs PWS2 qui vont être fabriqués ici cette année et nous espérons atteindre notre pleine capacité de 300 000 moteurs par an dans les 3 prochaines années. 100% des pièces primaires viendront du Japon, explique Patrick Maciejewski, président de Yamaha Motor Manufacturing Europe S.A.S. Le choix de produire ici est fait pour sécuriser la qualité des moteurs grâce à l'expérience et au savoir-faire acquis par la production de motos, répondre aux enjeux de la mobilité urbaine et individuelle dans le futur, et utiliser les capacités de fabrication locale comme un avantage compétitif et durable. »
Cet
investissement qui assure un peu plus l'avenir
du site, est salué par les élus locaux à commencer par le
Saint-Quentinois Xavier Bertrand, président de la Région
Hauts-de-France, qui accorde une subvention de 534 000 euros. « C'est
une sacrée bonne nouvelle et Yamaha aurait très bien pu décider de
conserver cette production au Japon. Je veux saluer Eric de Seynes
(ndlr : ex-président de Yamaha Motor Europe) qui a été
l'avocat de ce projet et qui s'est battu pour que cette production
vienne en Europe et donc à Saint-Quentin. Je veux aussi saluer la
marque de confiance des dirigeants japonais de Yamaha qui
reconnaissent la qualité du travail réalisé ici. Ils prouvent ce
dont je suis convaincu, c'est que l'industrie a de l'avenir dans
cette région. »
639 emplois à Saint-Quentin
Thomas Campeaux, préfet de l'Aisne, salue lui aussi l'investissement qui permet à l'usine qui produit des modèles phares de motos Yamaha tels que les Ténéré 700, MT-125 et XMAX, de devenir un « site multi-activités ». Frédérique Macarez, maire de Saint-Quentin, se réjouit de cette nouvelle, rappelant que le site emploie 639 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 418 millions d'euros en 2023. « Entre 2022 et 2023, une centaine d'embauches a eu lieu, c'est colossal et la population entretient un lien fort avec cette usine », rappelle-t-elle. La belle histoire de Motobécanes, puis MBK Industrie et depuis janvier dernier de YMME avec Saint-Quentin, n'est pas prête de se terminer.