Innovation
Yabe parie sur les consom’acteurs
Le lancement de l’application Yabe en Moselle vise à dynamiser le commerce de proximité. Son principe : relier l’achat par internet et le magasin physique. En somme, le client cherche son produit de consommation et a la garantie de le trouver sans le commerce près de chez lui. Simple et sans perte de temps. La formule a essaimé à Rennes, Nancy, Luxembourg, Metz et récemment Thionville. D’autres développements sont annoncés en Lorraine, en Moselle notamment.
C’est l’un des paradigmes ayant sans doute le plus évolué durant cette crise sanitaire inédite : le commerce de proximité, tout particulièrement durant les confinements et les fermetures administratives en découlant, a été forcé de s’adapter. On a vu exploser les modes de commandes par internet. La montée en puissance de l'e-commerce est bien antérieure au contexte de la Covid-19. Ces derniers mois n’a fait que l’amplifier. Et la vague n’est pas près de retomber, tant ce mode d’achat tant à se démocratiser, s’installant dans nos quotidiens. On oppose, souvent à tort, le commerce en ligne à celui, fait de façon classique, dans un magasin physique. Ils sont en réalité complémentaires.
Yabe, solution agile
De toutes les manières, le commerçant de proximité n’a d’autre choix que d'ouvrir les portes de cette innovation correspondant aux mutations de notre monde hyper connecté. C’est tout le sens de l’application Yabe lancée au cœur de la crise. Rennes, Luxembourg, Nancy, Metz et Thionville l’ont adoptée. Yabe a été créée et développée par Antoine Berghen, Cyrille Derouaz et Anthony Franchetto. «Le commerce de proximité a un virage à prendre, nous l’accompagnons», explique Antoine Berghen, Rennais d’origine et résidant actuellement à Thionville. Yabe est la rencontre entre deux mondes : le virtuel et le contact humain. La crise a montré un changement dans le canal traditionnel de l’achat : accentuation des livraisons, retrait de commandes, drive, ventes à emporter… Beaucoup de commerces ont fait preuve d’adaptabilité et de réactivité pour répondre à de nouveaux besoins et s’ancrer dans ces créneaux apparaissant soudain.
Garder le contact humain
Les cofondateurs de Yabe sont partis d’un principe simple : les internautes acheteurs sont souvent ceux qui n’ont pas le temps d’aller en ville durant des heures à la recherche d’un produit, payer cher un parking, pour au final ne pas du tout être sûrs de trouver ce qu’ils cherchent et finalement devoir le commander. «En définitive, il faut que le consommateur trouve ce qu’il cherche rapidement et sans perte de temps», poursuit Antoine Berghen. L’application Yabe permet, via la plateforme dédiée, de poster directement sa demande en ligne. Les commerçants adhérents renseignent s’ils disposent du produit ou non. Pour eux, c’est une gestion de stocks optimisée. Le client passe donc commande et peut ainsi venir récupérer le produit en magasin. Le contact humain ne se perd pas. Contrairement aux solutions souvent proposées au niveau local permettant de se faire livrer chez soi par les commerces, Yabe garde ce principe cardinal : le client se déplace pour venir récupérer sa commande. La nuance est essentielle. Derrière le côté pratique se dévoile un enjeu majeur. Celui de l’attractivité des centres-villes. Durant le premier confinement, il y a douze mois, les cœurs de ville vides, désertés, avec comme décorum uniforme tous ces rideaux commerciaux baissés, ont fortement marqué l’opinion. Antoine Berghen en est convaincu : «Yabe est un outil pour faire vivre le commerce local.»
Le maillage commercial territorial
Le process semble adapté aux villes moyennes de 100 000 à 250 000 habitants. C’est la dimension sur laquelle s’ancrent les difficultés d’attractivité des centres-villes. Yabe s’avère être un espace relais vers ces commerces locaux, une opportunité de voir des centres-villes se raviver et de nouveau s’animer. On le voit, les potentialités de Yabe sont intéressantes. Son équipe se densifiant, entre des collaborateurs mariant compétences techniques, commerciales, communication, continue de faire connaître son concept, auprès des décideurs des collectivités territoriales, des fédérations de commerçants, des commerçants eux-mêmes. Antoine Berghen dessine 2021 pour Yabe : «Toujours améliorer notre produit, densifier notre réseau de commerçants.» Pour l’heure, ils sont quelque 200. Leur nombre est appelé à croître dans cette ambition de densifier ce maillage territorial. Le retour qu'ils font de leur expérience Yabe : un vecteur de diversification quant à leur image et un atout pour leur chiffre d'affaires.
Pour aller plus loin :
Yabe sur les réseaux sociaux
20 000 : c’est le nombre de followers de Yabe sur Facebook et Instagram.