Xavier Dectot : «Le Louvre-Lens était une évidence»

Xavier Dectot, directeur du musée du Louvre-Lens, était invité le 17 mai dernier à la Cité des entreprises dans le cadre des débats du CJD Lille Métropole que préside Etienne Demouy. Les déjeuners-débats du Centre des Jeunes Dirigeants sont organisés en partenariat avec la Caisse d'Epargne Nord France Europe, KPMG, La Gazette Nord - Pas de Calais, ainsi que La Flandre, société d'audit et de courtage d'assurances.

Xavier Dectot : «Le Louvre-Lens était une évidence»

Xavier Dectot a débattu sur le thème : «Le Louvre-Lens ou comment la démocratisation culturelle participe au développement économique d’un territoire».

Il avait suivi le projet du Louvre-Lens avec passion et candidaté pour en prendre la direction. Avec succès. A 40 ans, Xavier Dectot dirige – toujours avec passion ! − le musée ouvert le 12 décembre dernier.

D.R.

Les raisons du choix pour Lens. Il explique volontiers pourquoi le choix d’implanter le musée à Lens était «une évidence» : « L’idée principale était d’aller vers un public qui ne pratique pas les musées. L’autre objectif était de montrer qu’un grand équipement culturel pouvait être un outil de développement économique. Or à Lens, contrairement à Boulogne, Valenciennes ou Arras, il n’y avait pas de musée. Et le développement économique pouvait y être intéressant.» Contre les arguments qui faisaient du musée un lieu pour des visiteurs surtout en provenance de Lille et de Paris, il répond par les chiffres. «Sur les 450 000 visiteurs depuis le 12 décembre, 20% sont des Lensois, soit 90 000 personnes. Pour un arrondissement de moins de 400 000 habitants, c’est un très bon score !», insiste-t-il. Ce succès local, il y croyait  pour plusieurs raisons : «L’idée du musée vu comme un lieu d’éducation ennuyeux peut faire peur a priori. Or, c’est un lieu de plaisir où l’on voit des belles choses qui apportent non seulement de l’intelligence, mais un petit peu de bonheur. L’architecture du musée y participe pleinement. Elle est à l’opposé de la grande sculpture fanal qu’on trouve à Bilbao. De plainpied, tout en longueur et en transparence, on y rentre facilement. Cette apparence ouverte et facile d’accès est importante pour ceux qui ne sont pas habitués au musée. La nouveauté est aussi de montrer que c’est un lieu de travail, vivant.»

L’impact de la «marque» Louvre. «Le Louvre est bien une marque, assure Xavier Dectot. Il véhicule avec raison une image d’excellence, celle du plus grand musée au monde, le plus visité. Le Louvre permet à Lens d’être placé sur une carte par le monde entier et de ne plus être seulement citée comme la ville d’une équipe de foot connue. Le New York Times a classé le musée en 26e position des 46 destinations à voir dans le monde (avant Paris !), et a fait trois articles sur ce sujet », insiste-t-il avec enthousiasme.