Winckelmans, sacrée «entreprise familiale 2014» au nord de Paris

Sa résilience depuis plus d’un siècle sur un secteur férocement concurrentiel vaut au fabricant lommois de carreaux haut de gamme de s'être vu remettre, le 22 mai, le Grand Prix des trophées Chêne en’Or organisés par la Société Générale.

Xavier Subts.
Xavier Subts.

Se différencier pour exister. Ce principe s’est révélé décisif chez Winckelmans. Il y a une cinquantaine d’années, l’Europe comptait des centaines de fabricants de carreaux. Trente ans plus tard, on estimait qu’ils n’étaient plus qu’une dizaine. Aujourd’hui, Winckelmans est le dernier fabricant en Europe du carreau de mosaïque grès cérame. «Nous avons un positionnement de niche, très haut de gamme, de luxe», explique Xavier Subts, qui représente la cinquième génération de dirigeants à la tête de cette PME de Lomme dont le capital est familial à 100%. Hermès, la Cité du cinéma à Paris, le palais du roi du Maroc, de grands hôtels et palaces en Europe  et dans le monde…, les produits Winckelmans voyagent loin et servent à carreler les lieux de vie les plus prestigieux. Le choix de monter en gamme, fait par l’actuelle génération de dirigeants il y a huit ans, s’est traduit par de lourds investissements, dont l’acquisition d’un four à rouleau. «C’est cette intelligence d’un positionnement différenciant que nous avons surtout appréciée», affirme Thierry Mulliez, président de l’Association familiale Mulliez, président du jury des Trophées de l’entreprise familiale Les Chênes en’Or.  

D.R.

Xavier Subts, dirigeant de Winckelmans.

Au sommet du podium, Winckelmans succède à la chocolaterie Michel Cluizel à Damville (Eure), lauréat en 2011, laquelle est aussi positionnée sur le haut de gamme. Le fabricant de carreaux emploie 140 salariés, totalise 12 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 80% à l’international. Un showroom a été inauguré l’an dernier à Pékin et un autre devrait l’être cette année à Shanghai. Et cela dure exactement depuis 120 ans. C’est d’ailleurs une des caractéristiques de ces entreprises familiales : leur longévité qui n’est qu’une résultante de leur vision à long terme. «Nous ne sommes que des passeurs. L’entreprise n’est pas un bien personnel mais un bien qu’il faut passer à la génération suivante», a reconnu un dirigeant, le 22 mai dernier, lors de la remise des trophées des Chênes en’Or à Lille Grand-Palais. L’obsession de la rentabilité financière, écueil du court-termisme, est donc contraire à la croissance maîtrisée pour laquelle optent souvent les entreprises familiales. D’aucuns parlent de «capitalisme patient». Chez Winckelmans, l’activité  a progressé de 2 à 4%  ces dernières années.

«Ce sont des entreprises qui ont su transformer et renouveler leur métier», indique Caroline Tricoche, déléguée Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Haute-Normandie de la Société Générale qui fête ses 150 ans cette année et qui est à l’origine des Chênes en’Or. En plus de la montée en gamme, Winckelmans s’est diversifiée en intégrant l’activité sanitaire et robinetterie, également haut de gamme, de Herbeau, une PME de Ronchin rachetée l’an dernier.

 Sept lauréats des Trophées de l’entreprise familiale Les Chênes en’Or

− Grand Prix, trophée de l’entreprise familiale

Ets Winckelmans, fabricant de carreaux de mosaïque grès cérame à Lomme (Nord)

− Trophée du développement à l’international

Nexira, leader mondial sur le marché de la gomme d’acacia à Rouen (Seine-Maritime)

− Trophée du développement managérial

Salti location, location de matériel pour le BTP et l’industrie à Marcq-en-Barœul (Nord)

− Trophée de l’innovation

Clôtures Nicolas, spécialiste de la clôture en béton à Rosoy-en-Multien (Oise)

− Trophée du développement durable

Baudelet environnement, collecte, traitement et valorisation des déchets à Blaringhem (Nord)

− Trophée coup de cœur du jury

Bonduelle, transformateur de légumes à Villeneuve-d’Ascq (Nord)

− Trophée coup de cœur des internautes

Transports Allan, transporteur à Hesdin-l’Abbé (Pas-de-Calais)

 L’EDHEC lance un MBA de management d’entreprises familiales

La rentrée de la Family Business Global Executive MBA est fixée pour février 2015. Premier cursus long (15 mois) en Europe qui va former les leaders des entreprises familiales. Un programme international en anglais «qui s’adresse aux nouvelles générations qui reprennent soit une business unit, soit une entreprise familiale ou sont conviés au conseil d’administration», résume Sylvain Daudel, directeur de ce nouveau MBA à l’EDHEC.