Wauquiez demande à Retailleau de s'opposer à la "volonté de Bayrou" sur la proportionnelle

Le patron des députés LR Laurent Wauquiez a exhorté dimanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, son rival pour la présidence du parti, à s'opposer à "la volonté de François Bayrou" sur la mise...

Le président du groupe des députés LR à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez (G) et Bruno Retailleau, alors chef des sénateurs LR au Sénat, le 19 septembre 2024 à Paris © Ludovic MARIN
Le président du groupe des députés LR à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez (G) et Bruno Retailleau, alors chef des sénateurs LR au Sénat, le 19 septembre 2024 à Paris © Ludovic MARIN

Le patron des députés LR Laurent Wauquiez a exhorté dimanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, son rival pour la présidence du parti, à s'opposer à "la volonté de François Bayrou" sur la mise en place de la proportionnelle aux législatives.

"Je suis contre la proportionnelle", a martelé le député de Haute-Loire sur BFMTV.

"La proportionnelle aboutira à ce qu'on va institutionnaliser le chaos politique qu'on connaît en ce moment et qui deviendra la règle. La proportionnelle, c'est les régimes partisans, ce sont les petits accords d'arrière-boutique. C'est les Français qui ne choisissent plus leurs candidats. Je déteste ça", a-t-il insisté.

"Ce que je demande donc, c'est que Bruno Retailleau, dont c'est la compétence, s'oppose à cette volonté de François Bayrou" et "impose au Premier ministre" d'abandonner l'idée de légiférer dessus, a-t-il poursuivi.

François Bayrou doit engager à partir de lundi une consultation des partis et groupes parlementaires sur l'instauration de la proportionnelle aux législatives - une idée qu'il défend de longue date.

De nombreux partis, notamment à gauche, souhaitent une évolution du mode de scrutin, sans toujours s'accorder sur la forme exacte. A droite, Les Républicains et Horizons y sont plutôt opposés. 

Le RN revendique également la proportionnelle, mais avec l'établissement d'une prime majoritaire pour la liste arrivée en tête.

Cette demande de M. Wauquiez lui permet de creuser un de ses sillons favoris dans sa rivalité avec M. Retailleau: le manque supposé "d'indépendance" du pensionnaire de Beauvau, qui serait tenu par la solidarité gouvernementale, quand lui nourrirait "une parole libre".

"Si demain, celui qui porte la parole des Républicains est le ministre de l'Intérieur (...) il va y avoir un conflit d'intérêts", a-t-il répété. 

Pour marquer sa différence, M. Wauquiez a ainsi assuré qu'il initierait un "débat" sur la participation au gouvernement de son parti, si le prochain budget comprenait des augmentations d'impôts.

En ce sens, il s'est dit "radicalement contre" l'idée que l'abattement fiscal de 10% soit supprimé pour les retraités.

"Mais on est complètement fou! Enfin, les propositions qui sont en train de sortir de Bercy sont la tête à l'envers", s'est-il indigné.

"Vous avez un pays qui a le record de la dépense publique et le record des impôts et on va encore aller augmenter les impôts sur les Français ?(...) On est en train de tuer le pouvoir d'achat, tout simplement parce qu'on en prend trop dans les poches des Français", a-t-il encore fait valoir.

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