Wall Street ouvre en baisse, inquiète de l'insolente santé du consommateur américain

La Bourse de New York a ouvert en baisse mardi, échaudée par un nouveau signe de la vitalité des consommateurs américains, qui fait craindre un resserrement monétaire plus...

Le parquet du New York Stock Exchange © Jemal Countess
Le parquet du New York Stock Exchange © Jemal Countess

La Bourse de New York a ouvert en baisse mardi, échaudée par un nouveau signe de la vitalité des consommateurs américains, qui fait craindre un resserrement monétaire plus marqué de la Réserve fédérale (Fed).

Vers 13H55 GMT, le Dow Jones perdait 0,28%, l'indice Nasdaq cédait 1,35% et l'indice élargi S&P 500 abandonnait 0,79%.

Le marché s'est crispé à la publication des ventes de détail aux Etats-Unis, ressorties en hausse de 0,7%, sur un mois, en septembre, soit très au-dessus des 0,3% que prédisaient les économistes.

En outre, les deux mois précédents, juillet et août, ont été révisés en hausse.

Même l'indice de base, débarrassé des composants les plus volatils, à savoir énergie, matériaux de construction, automobile et alimentation, a progressé de 0,6%, contre seulement 0,1% attendu.

"Tout le monde s'attend à ce que les consommateurs lèvent le pied, mais s'ils gardent ce rythme, cela augmente la probabilité de voir la Fed relever son taux directeur en décembre", a commenté Quincy Krosby, de LPL Financial.

La statistique du jour a propulsé les taux obligataires, qui étaient déjà repartis à la hausse lundi à la faveur d'un retour de l'appétit pour le risque.

Le rendement des emprunts d'Etat à 2 ans, le plus représentatif des anticipations de Wall Street en matière de politique monétaire, s'affichait à 5,17%, contre 5,09%, non loin de son sommet de 17 ans (5,19%) atteint fin septembre.

Les taux à 10 faisait un bon encore plus marqué, à 4,84% contre 4,70% la veille en clôture.

"Les mouvements sur le marché obligataire mettent un peu plus de pression sur les actions", a observé, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Les capitalisations géantes du secteur technologique vivaient mal cette nouvelle flambée des taux obligataires, qui réduit l'attractivité de leurs bénéfices futurs.

Nvidia, le spécialistes de processeurs graphiques, très prisés de l'intelligence artificielle dite générative, était particulièrement touché (-6,83%), ainsi que les fabricants de semi-conducteurs AMD (-3,67%), Intel (-3,88%) ou Broadcom (-3,30%).

A l'opposée, stimulé par les chiffres de la consommation, l'enseigne de grands magasins Macy's (+2,65%) et la chaîne de supermarchés Target (+0,66%) évoluaient dans le vert.

Bank of America avançait (+0,31%), après avoir fait état de résultats trimestriels supérieurs aux attentes. L'établissement a compensé les moindres bénéfices de la gestion d'actifs et de la banque de particulier par les services aux entreprises et les activités de marché.

Dans le même secteur, Goldman Sachs reculait (-1,41%), malgré des résultats meilleurs que prévu, même s'ils sont en baisse sur un an. L'enseigne new-yorkaise a notamment profité d'un regain de la banque d'investissement et le directeur général, David Solomon, a dit entrevoir un redémarrage des marchés de capitaux.

En avance sur les estimations des analystes, là aussi, Johnson & Johnson, qui a même relevé ses prévisions annuelles, mais était boudé par les investisseurs (-0,11%). Le laboratoire de New Brunswick (New Jersey) a été porté par le marché américain (11% de croissance sur un an).

Lockheed Martin capitalisait (+1,87%), lui, sur des résultats supérieurs aux anticipations pour l'ensemble du groupe, bien qu'ayant déçu sur l'activité aéronautique. L'entreprise de Bethesda (Maryland) a notamment évoqué une production moindre de l'avion de chasse F-35.

Le groupe hôtelier Wyndham Hotels & Resorts décollait (+11,43%) après l'annonce, par son concurrent Choice Hotels (-4,21%), d'une offre de rachat à un prix 30% supérieur au cours de lundi soir en clôture. La proposition valorise Wyndham 9,8 milliards de dollars, dette comprise. 

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