Wall Street finit en ordre dispersé, entre croissance soutenue et résultats mitigés

La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé, jeudi, coincée entre de bonnes nouvelles de la croissance économique américaine et des résultats de sociétés...

Des opérateurs du New York Stock Exchange © SPENCER PLATT
Des opérateurs du New York Stock Exchange © SPENCER PLATT

La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé, jeudi, coincée entre de bonnes nouvelles de la croissance économique américaine et des résultats de sociétés contrastés, qui incitent à la prudence.

Le Dow Jones s'est octroyé 0,20%, l'indice Nasdaq a cédé 0,93% et l'indice élargi S&P 500 a perdu 0,51%.

"On a eu droit à un tableau en nuances", a commenté Jack Ablin, analyste de Cresset Capital, avec "un indicateur macroéconomique solide, qui a dopé l'enthousiasme des investisseurs, mais aussi quelque chose de moins brillant sur le plan microéconomique".

"Ford, American Airlines et d'autres ont déçu", a-t-il souligné.

Ford a fait une sortie de route (-18,36%) après la publication, mercredi après Bourse, d'un bénéfice net loin des attentes. Le constructeur a attribué cette contre-performance à l'augmentation des coûts liés à son programme de garantie.

Les investisseurs ont aussi regretté que le groupe de Dearborn (Michigan) n'ait fait que confirmer ses objectifs annuels, alors que son concurrent General Motors avait relevé les siens mardi.

Le marché s'en est pris aussi à Honeywell (-5,24%), malgré ses résultats meilleurs que ne le prédisaient les analystes. Les opérateurs ont surtout retenu la révision en baisse de l'objectif de bénéfice net annuel.

Autre cible, le groupe américain de pétrochimie Dow (-0,88%), aux résultats en repli, marqués par des baisses de prix et un contexte économique toujours difficile.

De façon plus anecdotique, l'équipementier sportif Lululemon, déjà mal en point, a dérapé (-9,09%) après avoir annoncé le retrait de son nouveau pantalon de yoga, lancé début juillet, faute de ventes suffisantes.

Ces mauvaises impressions ont été nuancées par la publication d'une estimation de croissance économique à 2,8% en rythme annualisé pour le deuxième trimestre aux Etats-Unis.

Ce chiffre est nettement supérieur à celui du premier trimestre (1,4%), mais aussi aux 2% annoncés par les économistes.

A la cote, la correction s'est poursuivie sur les grandes capitalisations technologiques, en particulier Microsoft (-2,45%), Nvidia (-1,72%) et Alphabet (-2,99%).

En deux séances depuis la présentation de ses comptes trimestriels, mardi soir, ce dernier a perdu près de 8%, alors que ses résultats étaient pourtant meilleurs qu'attendu, à l'exception des revenus publicitaires de YouTube.

Les investisseurs se sont réorientés vers des valeurs plus traditionnelles, parmi lesquelles Caterpillar (+2,46%), Goldman Sachs (+1,03%) et Johnson & Johnson (+2,15%), qui ont permis au Dow Jones de clôturer dans le vert.

Mises entre parenthèses ces derniers jours, les rotations de portefeuille ont repris, en particulier vers les plus petites capitalisations, faisant gagner 1,26% à l'indice Russell 2000, qui comprend 2.000 PME.

"On n'est qu'au milieu de la saison des résultats et les investisseurs attendent d'avoir un meilleur aperçu des mois à venir", grâce aux prévisions et commentaires des dirigeants de sociétés, selon Jack Ablin.

Signe que Wall Street garde ses nerfs, la place new-yorkaise a bien accueilli une introduction en Bourse importante, celle du spécialiste du stockage réfrigéré Lineage.

Le groupe de Novi (Michigan) a levé 4,4 milliards de dollars et son titre a connu une première journée de Bourse en fanfare (+3,56%).

Parmi les quelques bonnes surprises de la journée figure l'une des références du jouet, Hasbro (+3,53%), dont le chiffre d'affaires a moins diminué que prévu.

Le marché s'est montré clément avec American Airlines (+4,23%), victime, comme la plupart des autres compagnies américaines, d'un problème de surcapacité, mais dont le bénéfice net s'est affiché plus haut que prévu.

Son concurrent Southwest Airlines a été aussi recherché (+5,52%) après que ses résultats ont surpassé les projections du marché.

Le groupe de médias Warner Bros Discovery (-5,67%) a plongé à la suite de l'annonce, mercredi après Bourse, de la perte des droits de diffusion de la ligue professionnelle nord-américaine de basket NBA.

Selon plusieurs médias américain, WBD a saisi la justice pour contester cette décision de la NBA.

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