Wall Street en ordre dispersé, la remontée des taux digérée

La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé, jeudi, prête à repartir de l'avant après avoir digéré la remontée des rendements obligataires et une modération des attentes de baisses de...

Un opérateur du New York Stock Exchange © SPENCER PLATT
Un opérateur du New York Stock Exchange © SPENCER PLATT

La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé, jeudi, prête à repartir de l'avant après avoir digéré la remontée des rendements obligataires et une modération des attentes de baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed).

Vers 15H05, le Dow Jones s'effritait de 0,19%, l'indice Nasdaq prenait 0,71% et l'indice élargi S&P 500 glanait 0,23%.

La place new-yorkaise avait démarré la semaine sur la défensive, liée "à la notion que la Fed pourrait ne pas réduire ses taux aussi tôt, ou autant, que ne l'espérait le marché", a rappelé, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait ainsi à 4,11%, au plus haut depuis un mois.

Ce scénario d'une Fed moins prompte qu'anticipé à assouplir sa politique monétaire s'appuie, pour partie, sur une série d'indicateurs américains supérieurs aux attentes ces dernières semaines.

Jeudi, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage, au plus bas depuis septembre 2022, ont confirmé l'impression générale d'une économie qui refuse de plier.

Mais le marché actions semble avoir maintenant digéré ce changement de paradigme, selon Adam Sarhan, de 50 Park Investments.

Wall Street "avait toutes les raisons de chuter", a-t-il expliqué. "Mais au lieu de cela, on a fait du surplace. Quand un marché refuse de descendre et se maintient proche de ses records", comme c'est le cas actuellement, "la probabilité la plus forte est qu'il monte".

Le Dow Jones était pénalisé par la glissade de l'assureur santé UnitedHealth (-3,91%), première pondération de l'indice vedette (9% du total), qui suivait celle de son concurrent Humana (-11,12%), auteur d'un avertissement sur résultats, attribué, pour l'essentiel, à des coûts de soins plus élevés que prévu.

Le Nasdaq était, lui, soutenu par les "Magnificent Seven", les sept géants technologiques qui ont fait les beaux jours de l'indice en 2023, parmi lesquels Nvidia (+1,84%), à un nouveau record historique, ou Microsoft, en approche du seuil symbolique des 3.000 milliards de dollars de capitalisation.

Le secteur des semi-conducteurs était, par ailleurs, égayé par les résultats supérieurs aux attentes du taïwanais TSMC (+7,41%), coté à Wall Street, dont le directeur général, C.C. Wei, s'est dit optimiste pour l'année en cours, évoquant l'appétit pour l'intelligence artificielle (IA) dite générative.

Dans le sillage de TSMC, Intel (+2,20%), Marvell Technology (+4,44%), AMD (+3,06%) et Broadcom (+2,34%) étaient à la fête.

"Il y a encore beaucoup de cash disponible, qui cherche un actif où se placer, et de nombreux investisseurs choisissent les actions", fait valoir Adam Sarhan.

Le sursaut des taux obligataires, qui a fait baisser le prix des bons du Trésor (les deux évoluent en sens opposé), modère, en outre, l'enthousiasme des opérateurs pour ce marché, très prisé récemment avec la perspective de baisses de taux.

A la cote, Apple prenait de la hauteur (+2,35%). La firme à la pomme a annoncé qu'elle allait retirer la fonction de détection du taux d'oxygène dans le sang sur deux de ses montres connectées, ce qui va lui permettre de continuer à les vendre, malgré une décision de justice défavorable, mercredi.

La société de Cupertino (Californie) profitait aussi d'une note de Bank of America, qui recommande désormais d'acheter le titre, mettant, entre autres atouts, en avant le potentiel d'Apple dans les services en ligne.

Le spécialiste américain de l'hydrogène (production, stockage, transformation) Plug Power plongeait (-14,44%) après avoir dévoilé, mercredi après Bourse, un plan d'émission d'actions qui pourrait atteindre jusqu'à un milliard de dollars, alors que la capitalisation boursière actuelle du groupe n'est que de 1,4 milliard.

Birkenstock décrochait (-8,34%), sanctionnée pour son bénéfice net trimestriel inférieur aux projections des analystes, mais aussi pour ses commentaires sur l'année en cours, qui devrait être marquée par une contraction de ses marges, du fait d'investissements importants.

Nasdaq

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