Wall Street craint que l'économie ne ralentisse trop et termine en baisse

La Bourse de New York, qui avait démarré dans le vert encouragée par de bonnes nouvelles sur la baisse du coût de l'emploi aux Etats-Unis, a finalement terminé en baisse...

Le parquet du New York Stock Exchange © SPENCER PLATT
Le parquet du New York Stock Exchange © SPENCER PLATT

La Bourse de New York, qui avait démarré dans le vert encouragée par de bonnes nouvelles sur la baisse du coût de l'emploi aux Etats-Unis, a finalement terminé en baisse mercredi, craignant que l'économie ne ralentisse trop.

L'indice Dow Jones a cédé 0,19% à 36.054,43 points, le Nasdaq, à dominante technologique, a lâché 0,58% à 14.146,71 points et l'indice élargi S&P 500 a perdu 0,39% à 4.549,34 points.

Des coûts de l'emploi plus faibles, une meilleure productivité au 3e trimestre et un marché du travail qui ralentit, ces données synonymes de moindre risque d'inflation ont d'abord porté la Bourse new-yorkaise en territoire positif en première partie de séance.

Mais la tendance s'est inversée dans le sillage d'une forte baisse des cours du pétrole, alors que le marché craint une dégradation de la conjoncture et de la demande.

Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI), variété de référence américaine, a clôturé mercredi sous 70 dollars, une première depuis cinq mois.

Les titres boursiers du secteur de l'énergie ont suivi, fléchissant de 1,64% ce qui a plombé le Dow Jones et le S&P 500. 

ExxonMobil a cédé 1,26%, Conocophillips a perdu 2,25%.

"Il y a une inquiétude grandissante qu'on connaisse un atterrissage brutal de l'économie au cours de ce trimestre ou au début de l'année, et cela se reflète dans les cours du pétrole", a indiqué Hugh Johnson de Hugh Johnson Economics.

Le secteur technologique a été une autre lanterne rouge du S&P, cédant 0,93%.

"Peut-être la réalité commence à s'installer avec l'idée que l'économie ralentit, peut-être trop, ce qui pourrait entraîner des problèmes dans le secteur des services", a indiqué pour sa part à l'AFP Peter Cardillo de Spartan Capital.

Les investisseurs sont aussi sur leur garde en attendant les chiffres officiels de l'emploi vendredi. Les analystes prévoient 175.000 embauches en novembre, selon Briefing.com, contre 150.000 le mois d'avant, avec un taux de chômage stable à 3,9%.

L'enquête mensuelle d'ADP/Stanford Lab a donné un avant-goût de l'évolution de l'emploi dans le secteur privé. Quelque 103.000 emplois ont été créés, bien moins qu'attendu par les analystes (127.000).

En outre, l'augmentation des salaires dans le secteur privé s'est avérée la plus lente depuis deux ans (+5,6% en rythme annuel).

A ces données qui vont dans le sens du combat de la banque centrale américaine (Fed) contre l'inflation s'ajoutent une vive révision à la hausse de la productivité au troisième trimestre (+5,2%) accompagnée d'une nette baisse du coût unitaire de l'emploi, qui a reculé de 1,2%.

Ces deux chiffres "vont dans la bonne direction en ce qui concerne les objectifs de la Réserve fédérale, ce qui signifie que les taux devraient continuer d'évoluer dans la bonne direction pour le marché", a commenté Patrick O'Hare.

Les rendements obligataires continuaient de glisser, à 4,12% contre 4,16% la veille, un plus bas depuis trois mois.

Du côté des valeurs, la plateforme de commerce en ligne Shopify a perdu 4,79% à 71,14 dollars après une journée d'information auprès des investisseurs, certains jugeant que l'action a très fortement progressé depuis le début de l'année.

Le groupe bancaire Citigroup a affiché une hausse de 2,48%. Son directeur financier a indiqué que la réorganisation du groupe, qui va couter un milliard de dollars, sera effective à la fin du premier trimestre de l'année prochaine.

Les titres de fabricants de semi-conducteurs ont pris l'eau. Nvidia a perdu 2,28%, Intel a cédé 1,55% et AMD a lâché 1,32% après avoir pourtant annoncé la commercialisation d'un nouveau processeur utilisable pour des applications d'intelligence artificielle.

La plateforme de courtage en ligne Robinhood s'est envolée de 7% alors que les cryptoactifs ont le vent en poupe, particulière le bitcoin qui en journée a passé le seuil de 44.000 dollars, un nouveau plus haut depuis avril 2022.

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