Volkswagen: négociations toujours dans l'impasse, après une nouvelle grève

Volkswagen et les représentants du personnel vont poursuivre leurs discussions la semaine prochaine, faute d'accord lundi sur le plan d'économies envisagé par le constructeur automobile en crise et contesté par des...

La présidente du comité d'entreprise de Volkswagen, Daniela Cavallo, et le négociateur du syndicat de la métallurgie IG Metall, Thorsten Groeger, lors d'une conférence de presse à Wolfsburg, dans le nord de l'Allemagne, le 9 décembre 2024 © Ronny HARTMANN
La présidente du comité d'entreprise de Volkswagen, Daniela Cavallo, et le négociateur du syndicat de la métallurgie IG Metall, Thorsten Groeger, lors d'une conférence de presse à Wolfsburg, dans le nord de l'Allemagne, le 9 décembre 2024 © Ronny HARTMANN

Volkswagen et les représentants du personnel vont poursuivre leurs discussions la semaine prochaine, faute d'accord lundi sur le plan d'économies envisagé par le constructeur automobile en crise et contesté par des dizaines de milliers de salariés en grève.

Après sept heures de tractations, les deux parties ont finalement fixé un nouveau rendez-vous le 16 décembre, le cinquième en presque trois mois.

"Nous sommes encore loin d'une solution solide", a déclaré le négociateur de Volkswagen Arne Meiswinkel à la presse, citant un désaccord persistant sur les coûts du travail.

Il n'a pas non plus écarté des fermetures d'usines en Allemagne, grande inconnue du plan social annoncé par Volkswagen en septembre.

Des dizaines de milliers d'emploi sont menacés, une première en 87 ans d'histoire pour le premier constructeur européen.

Pour Thorsten Gröger, négociateur du syndicat automobile IG Metall, ces négociations "ont été pour la première fois faites dans un climat constructif".

Pour mettre la pression sur la direction du constructeur automobile, une seconde journée de grève a été organisée lundi dans neuf usines à travers l'Allemagne.

A la mi-journée, près de 68.000 salariés de Volkswagen avaient cessé le travail pour une durée de quatre heures, après une première mobilisation le 2 décembre, d'après IG Metall.

Terrifiée

"La direction doit enfin renoncer à ses positions maximales qui ne permettent pas d'atteindre un compromis, mais seulement une nouvelle escalade", a déclaré la cheffe du comité d'entreprise Daniela Cavallo sur le site de Wolfsburg (centre).

A Wolfsburg, siège et plus grande usine du groupe, une trentaine de milliers d'employés vêtus de rouge et blanc ont scandé: "Dans toute l'Allemagne, prêts à faire grève".

Parmi eux, Sabine Timpe, employée dans une filiale de services de VW confie à l'AFP être "terrifiée" par la crise actuelle.

"Mon grand-père disait toujours: "une fois que tu es à Volkswagen, tu es tranquille jusqu'à la fin de ta vie", raconte cette femme de 60 ans dont les deux enfants travaillent également chez VW.

La première action de grève avait mobilisé près de 100.000 salariés, d'après IG Metall, soit un tiers des salariés du groupe en Allemagne et la quasi-totalité des employés de la marque phare VW.

Fin novembre, le premier constructeur européen a rejeté une contre-proposition syndicale chiffrée à 1,5 milliard d'euros d'économies, mêlant limitations salariales et réduction du temps de travail.

"Nous devons trouver d'autres possibilités (d'économies). C'est le seul moyen de financer nos investissements", a déclaré lundi Arne Meiswinkel, négociateur de Volkswagen.

Ce week-end, le chancelier Olaf Scholz a invité la direction à "se souvenir de ses responsabilités" et a éviter des licenciements "uniquement pour économiser de l'argent".

"La fermeture de sites ne serait pas la bonne solution [...], justement parce que des décisions erronées de la direction ont contribué à la situation délicate" du groupe, a critiqué le social-démocrate dans une interview au groupe de presse Funke.

Le secteur automobile est en première ligne de la crise industrielle allemande: les constructeurs sont embourbés dans une complexe transition vers l'électrique et subissent une rude concurrence chinoise.

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