Fluvial

VNF Nord-Est en pleine (r)évolution

Dans une ère où la décarbonation de l’économie s’avère un enjeu majeur, la voie d’eau, en matière de transport de marchandises, tombe presque sous le sens. Reste à trouver les modèles économiques fiables pour permettre, notamment, aux TPE et PME de voir l’intérêt d’un transport multimodal où l’eau, la route et le fer ne peuvent faire l’un sans l’autre. C’est l’un des moteurs de VNF (Voies navigables de France) dans la région auxquels s’additionnent ceux du tourisme ou du développement des énergies renouvelables.


© VNF «La Moselle canalisée a vocation à se développer compte tenu de ce besoin en transports massifiés et décarbonés et de la saturation du réseau autoroutier», assure Sophie-Charlotte Valentin, directrice territoriale Nord Est de VNF.
© VNF «La Moselle canalisée a vocation à se développer compte tenu de ce besoin en transports massifiés et décarbonés et de la saturation du réseau autoroutier», assure Sophie-Charlotte Valentin, directrice territoriale Nord Est de VNF.

Six millions de tonnes de marchandises sont acheminées par an du Nord au Sud sur les axes fluviaux régionaux. La capacité est de 20 millions de tonnes, dire que le potentiel est énorme est presque minimaliste. 

«L’intérêt du transport massifié, ce sont les trajets longues distances. Il faut juste trouver le modèle économique adapté pour que cela soit réellement compétitif.» Dans son bureau nancéien de la direction territoriale Nord-Est de VNF (Voies navigables de France) qu’elle dirige, Sophie-Charlotte Valentin sait que la période actuelle et cette recherche nécessaire de décarbonation de l’activité économique (et les autres d’ailleurs) est propice au développement des quelques 1 037 km de voies navigables (dont 158 km à grand gabarit et 879 à petit gabarit) que cet établissement public, opérateur de l’État en charge de la transition écologique dans le fluvial, gère. Axe fort de ce potentiel certain : la Moselle canalisée, axe logistique majeur du sillon lorrain ouvert sur les grands ports de la mer du Nord

«L’axe a vocation à se développer compte tenu de ce besoin en transports massifiés et décarbonés et de la saturation du réseau autoroutier.» Le vaste programme de modernisation de cet axe devrait recevoir, dans les jours prochains, un aval de financement de la part de l’Europe. Une modernisation des infrastructures mais également de leur exploitation.

© VNF Les infrastructures de VNF dans le Nord-Est sont en modernisation constante, histoire de répondre notamment aux enjeux actuels de décarbonation du transport de marchandises.


Transport, tourisme et ENR

L’objectif est de simplifier la navigation sur la Moselle avec notamment le développement de la téléconduite sur la vingtaine d’écluses présentes sur le grand gabarit (un investissement de l’ordre de 30 M€ facilement multipliable par deux quand on y ajoute les matériels et les différents dispositifs). 

Sur le petit gabarit, l’enjeu est de convaincre, les TPE et les PME notamment, de l’intérêt de la voie d’eau en lien avec cette logique multimodale. Des expérimentations ont déjà eu lieu mais la démocratisation se fait encore attendre. 

«Tout se fait en lien avec les différents acteurs de la chaîne logistique et les territoires.» Transport de marchandises mais également de passagers «qui n’est pas généralisable sur tous les territoires mais qui demeure une solution de niche ou adaptée à des lieux précis à identifiées.» Dans la même veine, le développement du tourisme fluvial s’affiche comme vecteur d’attractivité et de développement des territoires. 

Des offres existent déjà mais elles sont encore à renforcer pour construire une offre touristique plus durable. «Le canal de la Marne au Rhin est le deuxième axe fluvial touristique après le canal du Midi.» Dans le volet environnemental et notamment de développement des énergies renouvelables VNF héberge sur son périmètre, une quarantaine de centrales (autorisées ou concédées) pour une puissance maximale de 85 MW. 

«Nous réfléchissons aujourd’hui à expérimenter des parcs photovoltaïques sur l’eau ou encore des études sur l’hydrothermie.» Transport, tourisme, environnement, énergie, ses causes sociétales entraînent VNF à opérer une mini révolution. Une révolution engagée où «les planètes sont alignées», assure Sophie-Charlotte Valentin. Reste à réussir la mise sur orbite, c’est en bonne voie !




SMO : concession unique pour l’activité logistique

Une concession unique pour l’activité logistique des neuf ports publics de la région. Le 1er juillet prochain, cela sera une réalité pour le SMO (Syndicat mixte ouvert) des ports lorrains. «Cela va conforter la stratégie de développement autour des neufs ports publics», assure Sophie-Charlotte Valentin, la directrice territoriale de VNF Nord-Est et vice-présidente du SMO.


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