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Vivoka, l’IA vocale en mode réel

L’entreprise messine Vivoka, leader des technologies de la voix et de l’intelligence artificielle vocale en France, poursuit son développement. En une décennie, elle a évolué avec pragmatisme, sachant adapter sa stratégie. Retour sur une success-story locale à dimension internationale.


Christophe Couvreur. @ Vivoka.
Christophe Couvreur. @ Vivoka.

Entreprise 100 % messine, Vivoka suit une phase de croissance ascendante et régulière depuis une décennie. Sa genèse nous ramène à un temps pas si lointain où on balbutiait à peine le terme d’intelligence artificielle. On sait aujourd’hui que l’IA est amenée à modifier nos quotidiens, particulièrement dans la sphère professionnelle. Rares seront les métiers qui ne seront pas impactés. Certains évolueront, d’autres s’effaceront. C’est la loi du progrès. Il n’y a pas de quoi en être effrayé. Aujourd’hui, hier, comme demain. Vivoka est pilotée depuis l’an passé par Christophe Couvreur, docteur-ingénieur, à l’expérience éprouvée, et qui ne quitte jamais des accents laissant transparaître une passion qu’il aime communiquer. Au départ, l’histoire de Vivoka est celle de William Simonin. Alors en master d’entrepreneuriat, il regarde avec un colocataire le film Iron Man, où il voit l’intelligence artificielle Jarvis à l’œuvre. Le duo se dit que cela n’existe pas dans la vie réelle et se lance dans la conceptualisation d’un logiciel pionnier mu par ce principe : la reconnaissance vocale est le meilleur moyen pour parler avec une machine. Le prototype s’appellera Zach. Au début, le défi n’était pas gagné, notamment dans la recherche de financements. Dans cette phase d’amorçage, Vivoka, incubée à Metz, va bénéficier de l’effet Google qui lance alors son premier produit avec assistant vocal. Surfant sur la vague, Vivoka lève 5 M€ auprès de business angels. La start-up ne cessera dès lors de grandir autour du produit phare de la marque, le Voice Développement Kit, qui va permettre aux entreprises de développer une solution vocale embarquée en plusieurs langues et comptabilité. Ce produit et ce positionnement sont issus de la crise sanitaire au cours de laquelle les marchés de Vivoka, comme celui de l’hôtellerie, ont été impactés par la conjoncture économique découlant de cette crise.

Recentrage et qualitatif 

Durant cette période si particulière, Vivoka va repenser sa stratégie, s’ouvrant aux domaines de la santé, de l’industrie 4.0, l’électroménager, les télécommunications, les transports logistiques, la défense, l’aéronautique, la vente de détail… Elle participera à plusieurs éditions du CES, plus grand salon mondial de l’innovation, à Las Vegas. 2024 correspond à un nouveau cap. D’abord, le lancement de Ta-da, process lié à la génération et la gestion de données pour les modèles IA des entreprises. Puis, le recentrage des activités, pour davantage de lisibilité. Christophe Couvreur y revient : «Ce positionnement est un enjeu essentiel pour Vivoka. Nous ne voulons pas nous perdre dans le gigantisme, il s’agit de demeurer fidèle à notre périmètre de proximité, à dimension humaine. Nous travaillons sur des solutions désormais clairement ciblées sur la maintenance industrielle, les équipes médicales, la logistique. Avec des objectifs de croissance commerciale et technique. Parmi nos 22 collaborateurs, nous bénéficions des compétences de 5 docteurs. En somme, notre ambition est d’optimiser et de rendre encore plus efficient ce que nous savons faire de mieux, sans perdre nos valeurs.» Ainsi, Vivoka ne se dépare pas de son leitmotiv originel avec cette conviction que la voix n’est pas seulement un moyen d’échange entre les humains, mais la façon dont nous interagissons avec le monde. Christophe Couvreur l’assure : «Nous voulons rapprocher l’homme de la technologie grâce à la puissance de la voix et de l’intelligence artificielle. Nous nous situons dans un modèle B2B, soit un process visant de manière simple, identifiée, éthique à mettre en relation nos produits et les sociétés et secteurs intéressés.» Le cheminement de Vivoka est bien résumé par Christophe Couvreur : «Au début, c’est le rêve de trois jeunes ingénieurs. Il y a là un peu de naïveté. Ils ont cru en leur projet et l’ont mené à bon port.» L’ancrage local demeure une spécificité et une force de l’entreprise. Quant à William Simonin, après avoir dirigé avec talent l’entreprise messine, il a pris la destination du Qatar où il assume désormais le rôle de chairman pour Vivoka et pour Ta-da. L’aventure se poursuit pour Vivoka avec des perspectives des plus intéressantes.


@ Vivoka.