Le 19 janvier à Croix

Visite ministérielle à Exotec : un plan de 2,3 Mds€ dévoilé en détail pour les start-up industrielles

Le fabricant de robots Exotec, qui est devenu il y a seulement quelques jours la première licorne industrielle française, avec une valorisation qui dépasse désormais les 2 milliards de dollars, a reçu la visite officielle d'Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, et de Cédric O., secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique. Un lieu stratégique donc, choisi par les intéressés pour dévoiler les contours du plan France 2030 qui vise notamment à faire émerger cent usines par an à travers le pays.

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, et Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique, en visite chez Exotec à Croix.
Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, et Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique, en visite chez Exotec à Croix.

Exotec est sous le feu des projecteurs. L'entreprise, spécialisée dans la fabrication de robots pour la préparation de commandes, a annoncé, le 17 janvier, avoir levé 335 millions de dollars à l'issue d'un tour de table mené par Goldman Sachs aux côtés de Bpifrance. Née en 2015, la start-up rejoint ainsi le cercle prestigieux des 25 licornes françaises et devient même la première licorne française industrielle avec une valorisation à hauteur de 2 Mds$. 

Le déplacement d'Agnès Pannier-Runacher et de Cédric O. sur le site d'Exotec à Croix n'est donc pas dû au hasard. Devant les dirigeants d'Exotec, d'Innovafeed (production de protéines à base d'insectes) ou encore de Tissium (réparation de tissus humains), trois acteurs phares de l'écosystème régional, Agnès-Pannier-Runacher et Cédric O. ont dévoilé les détails du plan France 2030.

Objectif : création de 100 usines industrielles par an

Le plan, à hauteur de 2,3 milliards d'euros sur cinq ans, annoncé par le gouvernement français pour favoriser le développement et l'essor de start-up industrielles, a pour principal objectif de participer à la réindustrialisation du pays. Le gouvernement ambitionne de faire émerger cent usines industrielles par an (84 usines sont sorties de terre en 2020). Le plan prévoit une enveloppe de 550 M€ afin de financer les premières installations industrielles à travers le lancement d'un appel à projets. A cela s'ajoute une enveloppe de 150 M€ destinée à l'émergence de démonstrateurs industriels et d'usines pilotes. A ces mesures, un «fonds de fonds», comme l'a souligné Agnès Pannier-Runacher, de 350 M€, va être créé pour investir dans des fonds d’investissement privés misant sur les jeunes pépites industrielles.

«Le monde est notre terrain de jeu»

Le plan France 2030 prévoit également un nouveau fonds, successeur de l'actuelle Société de projets industriel (SPI) de Bpifrance, de 1 milliard d'euros qui pourra investir dans le capital des start-up industrielles. Les montants pourront atteindre jusqu'à une centaine de millions d'euros pour la construction d'une future usine par exemple. «Nous disposons d'énormément d'atouts en France, notamment notre ingénierie, qui est d'ailleurs considérée comme la meilleure à l'échelle internationale. Le monde est notre terrain de jeu. Nous avons une place à défendre et il faut mettre les moyens pour être et rester au rendez-vous dans dix ans», résume Cédric O.

Exotec fabrique entièrement ses robots sur son site de Croix.

Exotec propulsée dans une nouvelle dimension

En levant 335 millions de dollars, Exotec ouvre une nouvelle page de son histoire. «Cette levée de fonds va permettre d'accélérer à l'international, de réaliser 500 embauches d'ingénieurs en Recherche et Développement d'ici 3 ans mais aussi de construire dans les années à venir de nouvelles usines à proximité de Lille pour continuer à produire nos solutions robotisées » résume Renaud Heitz, cofondateur et codirigeant d'Exotec. L'entreprise croisienne va poursuivre sa conquête internationale avec un objectif en ligne de mire "devenir le numéro 1 mondial de la robotique logistique» précise l'intéressé. « Notre partenaire Goldman Sachs nous aide à la fois financièrement et en termes de crédibilité aux Etats-Unis pour montrer que nous avons les moyens de nos ambitions et que donc, des grands clients peuvent nous faire confiance non seulement sur un entrepôt mais aussi pour répliquer la solution sur l'ensemble de leur chaîne logistique »

Exotec confectionne ses robots de A à Z, de la réception des composants à l'assemblage, sur son site de Croix. Les solutions robotisées sont aujourd'hui utilisées par des acteurs internationaux à l'image de Uniqlo, Gap, Cdiscount ou encore Leclerc et Carrefour. Exotec commence l'année de la meilleure des manières : « Le passage de licorne et la venue de monsieur et madame la ministre, c'est une belle reconnaissance du travail accompli » se réjouit le co-dirigeant.