Visite du site de l’ex-base aérienne 103 à Épinoy
"Rencontrer les acteurs sur le terrain, les partenaires, voir concrètement comment le service public est rendu, comment on peut l’améliorer, échanger en direct avec la population…" : voilà en quelques mots la philosophie et le but de l’opération «Jeudi du Conseil départemental», qui s’est poursuivie ce 18 mai dans l’Arrageois. Sur les quatre rendez-vous au programme, nous nous sommes focalisés sur la visite du site de l’ex-base aérienne 103 à Épinoy.
Le futur site «E-Valley». L’ancien site militaire de 355 ha, qui héberge l’ex-base aérienne 103, se situe à la fois sur le Pas-de-Calais (218 ha) et sur le Nord (137 ha). Depuis décembre 2013, le Syndicat mixte pour la reconversion du site de Cambrai-Épinoy, regroupant la Région, les deux Départements, la communauté de communes Osartis-Marquion et la communauté d’agglomération de Cambrai, veille aux destinées de cette friche militaire dont il est officiellement propriétaire depuis le 18 avril. L’ensemble sera ensuite revendu au porteur de projet E-Valley. Celui-ci consiste au développement d’une base logistique, véritable hub européen consacré au e-commerce (de 600 000 m²), avec une prévision de 1 300 emplois.
Des travaux d’aménagement sont à réaliser et soumis à des prescriptions d’archéologie préventive du préfet de Région. Une mission a été confiée par la préfecture de Région au Département du Pas-de-Calais et à sa direction de l’archéologie. En tant que membre du Syndicat mixte, le Conseil départemental a contribué à l’avancée de la reconversion du site et à l’accompagnement du projet E-Valley. Le dossier est suivi en lien étroit avec le projet de canal Seine-Nord Europe et de la plate-forme multimodale de Marquion. Au-delà de l’aspect archéologique, le Département s’implique pleinement dans le cadre du volet «mobilité/ desserte routière», conjointement avec le Nord, et «desserte numérique», en lien avec le syndicat mixte La Fibre numérique 59-62.
Un coup d’envoi concret et tangible. Le Département est sur le point de lancer la première phase du diagnostic archéologique et a souhaité maîtriser les délais d’intervention et contenir les coûts. Cette mission marque de manière concrète et tangible l’écriture d’une nouvelle page d’histoire pour cet espace à haut potentiel de développement, une vraie fierté pour la collectivité déjà engagée dans le grand projet du canal Seine-Nord Europe. Le chantier concernera 47 ha situés dans le Pas-de-Calais. Il sera réalisé, en 30 à 40 jours ouvrés pour la phase terrain, par deux équipes disposant de deux pelles mécaniques. Le rendu du rapport de diagnostic interviendra 2 mois après la fin de cette phase. Pour des raisons de sécurité pour les équipes d’archéologues comme pour les constructeurs, une dépollution pyrotechnique sera réalisée préalablement (12 096 points magnétiques relevés). Cette opération devrait débuter en juillet. Lors de la visite, les mesures préalables à la réalisation du premier diagnostic archéologique ont été présentées à Michel Dagbert, président du Département, et aux élus présents.
Trois autres rendez-vous au programme. A la nécropole militaire allemande de la Maison-Blanche à Neuville-Saint-Vaast, Michel Dagbert a évoqué le projet d’inscription de ce site et de treize autres du département à l’UNESCO au titre des paysages de mémoire de la Grande Guerre. La visite a permis d’aborder de manière concrète cette démarche, son impact pour ces lieux mémoriels et le sens qu’il convient de lui accorder.
Mémoire toujours aux Archives départementales du Pas-de-Calais à Dainville. Le président est revenu sur les collectes d’archives privées de la guerre 1914-1918 opérées ces dernières années par le Département. Cet engagement, partagé avec de nombreux partenaires et associations, est aujourd’hui valorisé via l’organisation d’expositions sur l’ensemble des territoires.
Le Jeudi du Département s’est terminé à la Maison de l’archéologie du Pas-de-Calais à Dainville par une présentation des découvertes réalisées sur le site d’un autre chantier du territoire, la station de semences Advitam d’Avesnes-les-Bapaume. Des vestiges antiques et un résultat spectaculaire qui témoignent, comme l’a souligné Michel Dagbert, «d’un véritable savoir-faire du Département pour ce type d’opération (qui) augure d’autres réussites dans ce domaine, à l’image du chantier de l’ex-BA 103».