Viols aggravés dans le milieu libertin en Gironde: absence de consentement "caractérisée"
Le parquet de Bordeaux a confirmé vendredi la mise en examen de quatre hommes dans une enquête pour viols avec actes de torture et de barbarie dans le milieu libertin, dans laquelle...

Le parquet de Bordeaux a confirmé vendredi la mise en examen de quatre hommes dans une enquête pour viols avec actes de torture et de barbarie dans le milieu libertin, dans laquelle l'absence de consentement des victimes est "caractérisée".
"À plusieurs reprises, des hurlements de douleur étaient entendus", sur de nombreuses vidéos retrouvées au domicile de l'un de ces hommes et tournées chez lui, "dans des clubs libertins de la métropole bordelaise, sur la voie publique, toujours à Bordeaux mais également ailleurs, dans l'Hérault et dans le Gard", ajoute dans un communiqué le procureur de la République de Bordeaux, Renaud Gaudeul.
Il précise que les faits s'étalent "sur une période courant de 2011 à 2024" et que les cinq victimes recensées "à ce jour" sont âgées de 45, 52, 56, 59 et 67 ans".
Les quatre hommes mis en examen "des chefs de viols avec acte de torture et de barbarie, et complicité de ces crimes pour l'un d'entre eux", ont été écroués. Ils sont âgés de 40 à 57 ans et tous domiciliés en Gironde, selon le magistrat.
L'affaire, révélée vendredi par Le Monde et Le Parisien, a commencé en novembre 2023, quand une femme, ex-compagne d'un des suspects né en 1969, "a déposé plainte contre lui, après avoir subi ce qu'elle décrit comme des viols collectifs commis par son compagnon et des hommes qu'il invitait" de novembre 2020 à septembre 2023, indique-t-il.
"Elle décrit une stratégie d'emprise adoptée par son compagnon qui lui avait permis de lui imposer plusieurs viols collectifs, filmés", ajoute le procureur.
Les enquêteurs ont ensuite entendu quatre autres compagnes successives de cet homme, qui ont déclaré avoir subi "des scènes comparables à celles décrites par la première plaignante".
L'homme mis en cause a été interpellé en juillet 2024. Il n'a pas contesté "l'existence de ces relations sexuelles entre ses compagnes successives et des groupes d'hommes, dont lui-même", mais a affirmé "qu'elles avaient toujours été consenties", poursuit le magistrat qui ajoute néanmoins que "l'absence de consentement des femmes était caractérisée" après visionnage des "très nombreuses vidéos" saisies chez l'intéressé.
Ce quinquagénaire travaillant dans la maintenance, au casier judiciaire vierge selon son avocat, "ne s'est jamais vécu et perçu comme étant quelqu'un qui commettait des infractions pénales", a déclaré Me Plouton. "Il se voit comme quelqu'un qui était dans la pratique du plaisir sexuel libertin, même si ce sont manifestement des pratiques extrêmes. Il considère que ces femmes étaient consentantes."
L'enquête a permis d'identifier plusieurs autres participants aux faits, aboutissant à une opération d'interpellations mercredi. "Si l'un de ces hommes a fini par admettre qu'il avait conscience de l'absence de consentement de sa partenaire féminine, les autres affirmaient le contraire", précise le procureur.
Les quatre hommes encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
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