Cité internationale de la langue française
Villers-Cotterêts : le projet de création d'un pôle de référence du traitement automatique de la langue se déploie
La Cité
internationale de la langue française de Villers-Cotterêts,
récemment inaugurée, accueillera dans les années à venir un
nouveau projet. Il s'agit d'un pôle de référence du traitement
automatique du français et des langues de France qui accueillera des
chercheurs, des entreprises en pointes sur le sujet et des start-up.
Le projet porté par une multitude d'acteurs dont la communauté de
communes Retz-en-Valois a été retenu dans l'Appel à manifestation
d'intérêt France 2030 et sera la contribution essentielle de la
France à un consortium européen dédié au Traitement automatique
de la langue (TAL).
Un nouveau projet pour la Cité internationale de la langue française. La communauté d'agglomération de Retz-en-Valois avec une multitude d'acteurs parmi lesquels le Centre des Monuments nationaux (CMN), des associations et des institutions spécialisées dans le traitement automatique de la langue et l'intelligence artificielle, a répondu à l'Appel à manifestation d'intérêt (AMI) France 2030 de l’État portant sur les Pôles territoriaux d'industries culturelles et créatives. Le projet de créer au sein de la Cité, Langu : IA, un pôle de référence transversal et pluridisciplinaire du traitement automatique du Français et des Langues de France, a été retenu.
« Ce qui a été l'élément déclencheur pour répondre à cet AMI, c'est que la Cité mais aussi le territoire dans lequel elle se situe, ont vocation à présenter la langue comme celle de la cohésion, de la création mais aussi de l'innovation, rappelle Alexandre de Montesquiou, président de la communauté de communes Retz-en-Valois. Et l'idée est donc tout à la fois d'ancrer et de conforter sur la Cité un aspect scientifique qui se développera autour de la langue et de répondre à une préoccupation nationale et européenne visant à apporter une solution au développement de l'Intelligence artificielle. »
Un projet de dimension régionale, nationale et européenne
Ce projet aurait en effet une dimension nationale et européenne. « Il existe au niveau de la commission européenne un programme qui s'appelle Digital decade dans lequel cette démarche s'insérerait dans un cadre plus vaste puisque la France serait cheffe de file de la création d'un consortium européen autour du traitement de la langue, explique Alexandre de Montesquiou. Dans le domaine du TAL, la France a beaucoup de compétences, à la fois plus de 200 entreprises dont beaucoup de PME, des mathématiciens renommés, le super calculateur Jean Zay qui existe depuis longtemps, et des institutions de recherche. L'idée de la commission européenne est de rattraper le retard sur les technologies de la langue et de l'intelligence artificielle pour être au même niveau que les américains. »
Le consortium européen porte le nom d'Edic pour European digital infrastructure consortium. Alexandre de Montesquiou assure que le projet, porté également par le ministère de la Culture et la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), qui sera bâti à Villers-Cotterêts sera « la contribution principale de la France » à ce consortium. « Ce projet aura un aspect scientifique : développer la recherche autour du TAL, une technologie qui permet la reconnaissance de la parole, la synthèse vocale, l'extraction d'informations, la génération automatique de textes, tout cela en lien avec l'Intelligence artificielle, développe le président de Retz-en-Valois. Et il aura un aspect économique concret de participer au développement économique et à la souveraineté française et européenne sur ces sujets. »
Ce pôle de référence, plus qu'un simple centre de recherche, aura vocation à accueillir sur place des entreprises et des start-up, en pointe sur ces sujets. Des institutions des Hauts-de-France, spécialistes du domaine, seront aussi associées comme l'Université de Technologie de Compiègne, EuraTechnologies à Lille et Plaine Images à Tourcoing. « EuraTechnologies et Plaine Images sont des centres d'expertise européens, le premier s'intéresse globalement aux Nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) et le second est axé sur les industries créatrices », commente le président.
Le projet devrait voir le jour dans trois à quatre ans
Pour lancer Langu : IA, pôle de référence transversal et pluridisciplinaire du traitement automatique du Français et des Langues de France, plusieurs études sont en cours et doivent être bouclées au cours de cette année 2024. Une enveloppe de 145 000 euros a été débloquée pour cette phase 1. Trois études, l'une juridique sur le statut du futur consortium et la gouvernance, l'autre économique pour valider modèle et trouver des partenaires financiers, et la dernière, technique, pour organiser le pôle lui-même et physiquement au sein de la Cité internationale de la langue française.
Ce pôle devrait entrer en service sous trois à quatre ans. Il devrait aboutir à la création de cinq à 15 emplois qui constitueront l'équipe présente sur place. Ils accueilleront des jeunes pousses et des entreprises incubées pour échanger des informations. Le centre aura vocation à participer à des appels à projets. Un volet de sensibilisation du public de la Cité à l'activité du pôle et à ces technologies sera pensé.