Vie chère: nouvelle nuit de tensions en Martinique

Des barricades enflammées, un supermarché envahi par une cinquantaine de personnes, un McDonald's en feu: la tension ne retombe pas en Martinique où la nuit de mardi à mercredi a de nouveau été émaillée de violences, dans un contexte de mobilisation contre la vie chère.

Le restaurant fast food McDonald's de Dillon à Fort-de-France a été incendié, a-t-on appris auprès des pompiers.

Dans le même quartier du chef-lieu de la Martinique, un hypermarché Carrefour "a été envahi par une cinquantaine d'individus, qui ont monté une barricade sur le parking et ont tenté de l'incendier", ont indiqué les autorités. 

Le groupe a été dispersé par les forces de l'ordre, selon cette source.

Lors de la dispersion, "un manifestant est tombé en prenant la fuite à scooter", a-t-on précisé de même source, soulignant que ce "blessé léger" a été interpellé "sans avoir besoin d'être transporté à l'hôpital".

Sur la commune de Ducos, au sud-est de Fort-de-France, "il y a eu des barricades enflammées sur la N8 avec des jets de projectiles en direction des forces de l'ordre", ont encore indiqué les autorités, rapportant un retour au calme et des "barricades enlevées" à 4H00 du matin (10H00 à Paris).

Selon les autorités, aucun blessé n'est à signaler du côté des forces de l'ordre. La veille, six policiers avaient été blessés par des tirs de plomb à Fort-de-France, cœur des tensions depuis plusieurs jours.

Un escadron de gendarmes, soit une centaine de militaires, a été envoyé en renfort sur cette île des Antilles françaises. 

Des violences avaient déjà éclaté dans le quartier populaire de Sainte-Thérèse dans la nuit du 2 au 3 septembre, au cours de laquelle des policiers avaient été la cible de tirs à balles réelles.

Dans la nuit de vendredi à samedi, deux personnes ont ouvert le feu sur la façade du commissariat de Fort-de-France, sans faire de blessé.

Depuis le 1er septembre, la Martinique connaît un mouvement de contestation contre la vie chère. Selon une étude de l'Insee en 2022, les prix alimentaires étaient 40% plus élevés dans l'île caribéenne que dans l'Hexagone.