Vidéos des viols de Mazan: la cour autorise la présence de la presse et du public

Revenant sur la décision initiale de son président, la cour criminelle de Vaucluse a décidé vendredi que les vidéos et photos diffusées lors des débats au procès des viols de Mazan le seront désormais en...

Croquis d'audience réalisé le 17 septembre 2024 montrant  Dominique Pelicot lors de son procès devant la cour criminelle de Vaucluse à Avignon © Benoit PEYRUCQ
Croquis d'audience réalisé le 17 septembre 2024 montrant Dominique Pelicot lors de son procès devant la cour criminelle de Vaucluse à Avignon © Benoit PEYRUCQ

Revenant sur la décision initiale de son président, la cour criminelle de Vaucluse a décidé vendredi que les vidéos et photos diffusées lors des débats au procès des viols de Mazan le seront désormais en présence de la presse et du public.

Cette décision, qualifiée de "victoire" par les avocats de Gisèle Pelicot, a été annoncée par le président de la cour, Roger Arata, après un débat de près de deux heures en début d'audience vendredi puis un délibéré de la cour de 90 minutes.

La diffusion de ces images sera cependant précédée d'une "annonce permettant aux personnes sensibles et mineurs de quitter la salle", a précisé le magistrat.

Depuis le début du procès le 2 septembre à Avignon, la salle des débats est réservée à la cour, aux parties et à la presse, le public étant lui dans une salle de retransmission annexe.

Ces diffusions ne seront cependant "pas systématiques" et n'auront lieu que dans les cas "strictement nécessaires à la manifestation de la vérité", à la demande de l'une des parties, a ajouté M. Arata.

Le 20 septembre, à l'issue de la troisième semaine de débats, le président Arata avait interdit la diffusion des images au public et à la presse: "Considérant que ces images sont indécentes et choquantes, cela se fera en présence des seules parties au procès et de la cour", avait-il décidé.

Cinq jours plus tard, les avocats de Gisèle Pelicot avaient cependant à nouveau réclamé la levée de ces restrictions, au nom du combat que celle-ci mène désormais contre les violences sexuelles. Et c'est sur leurs conclusions écrites que les parties ont longuement débattu devant la cour vendredi matin.

Mme Pelicot, violée pendant une dizaine d'années par son mari et par des dizaines d'hommes que celui-ci avait recrutés sur internet, après qu'il l'avait droguée aux anxiolytiques, s'était opposée au huis clos dès l'ouverture des débats le 2 septembre.

Et la cour s'était initialement prononcée pour des débats totalement publics, jusqu'à la décision du 20 septembre.

"Pour Gisèle Pelicot, il est trop tard, le mal est fait", a argumenté vendredi un de ses conseils, Me Stéphane Babonneau. "Mais si ces mêmes débats, par leur publicité, permettent d'éviter que d'autres femmes aient à en passer par là, alors elle trouvera un sens à sa souffrance". 

Plusieurs avocats des 50 coaccusés à ce procès hors norme se sont en revanche farouchement opposés à la présence du public et de la presse pendant la diffusion des vidéos.

"La justice n'a pas besoin de ça pour passer, à quoi bon ces projections nauséabondes ? On a eu droit à une projection sur un premier cas. Un film n'a pas suffit ?", a ainsi plaidé Me Olivier Lantelme, sans succès donc.

Des vidéos des faits concernant certains des accusés seront projetées dès vendredi après-midi à 13h30 après la suspension, a annoncé le président de la cour.

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