Banques
Vers une nouvelle ère pour les banques en ligne ?
Dans l’univers bancaire, le terme de «phygital» est souvent utilisé pour mettre en avant ce mix entre conseil physique et services digitaux. Il n’en demeure pas moins que les banques en ligne, après un effet de mode certain, entendent bien s’imposer comme le modèle de demain. Les banques classiques semblent l’avoir bien compris et y voient un levier de croissance certain. Les récents résultats de BoursoBank (anciennement Boursorama) laissent planer l’interrogation. Au troisième trimestre, l’organisme bancaire qui appartient au groupe Société générale, a enregistré plus de 410 000 nouveaux clients en trois mois.
410 000 nouveaux clients en trois mois et captation d’un euro sur six déposés par les Français sur leurs comptes bancaires ! Les résultats de BoursoBank (anciennement Boursorama) aujourd’hui propriété de la Société générale remettent en avant la question des banques en ligne dans l’univers bancaire. Un secteur où la concurrence s’organise. Les autres acteurs, à l’image de BforBank du Crédit Agricole ou encore d’Hello Bank de BNP Paribas, travaillent également sur une captation de nouveaux clients et une nouvelle approche.
Affichant, lors de leur émergence il y a une vingtaine d’années, une image de clients, disons au compte en banque bien rempli, les banques en ligne ouvrent leur champ d’investigation histoire de capter une clientèle plus large. La conjoncture actuelle et le contexte inflationniste s’affichent comme vecteurs positifs dans cette nouvelle quête. D’après certaines enquêtes, les jeunes actifs aussi bien salariés qu’entrepreneurs apparaissent de plus en plus solliciter les solutions proposées par les banques en ligne. Banalisées par la multiplication des offres numériques des banques de réseau, les banques en ligne semblent donc amorcer le début d’une nouvelle jeunesse.
ADN premier en péril
«La multiplication du nombre d’acteurs dont la taille reste souvent très modeste laisse entrevoir un avenir jalonné de regroupements, fusions, absorptions dans le but naturel de rechercher des synergies. L’avenir des néobanques est indissociable de l’avenir du secteur bancaire dans sa globalité. En effet, toutes les banques sont par ailleurs engagées dans une transformation sans précédent qui est accélérée par la crise sanitaire», assurait un observateur du secteur il y a deux ans.
Aujourd’hui le paysage apparaît commencer une mutation avec l’intérêt grandissant des banques classiques sur cette typologie de banques. La grande majorité des banques en ligne appartiennent à des banques traditionnelles même si lors de l’avènement de ce véritable mouvement bon nombre d’acteurs se sont lancés sur ce marché. Au départ de l’arrivée des banques en ligne dans les années 2000, elles s’affichaient comme une alternative aux banques classiques tant en termes de canaux de distribution, elles sont 100 % numériques, que de tarifs souvent bas donc difficiles pour elles d’être rentables. Le développement de la tech, de l’IA, des services numériques au sein des banques classiques semblent avoir mis en péril l’ADN premier des banques en ligne.
Dans sa dernière enquête, réalisée avec l’Ifop, sur «Les Français, leur banque, leur attentes», la Fédération bancaire française (FBF), on apprend que dans la région : «la crise sanitaire a encouragé 33 % des habitants de la région à consulter le site internet ou l’application de leur banque plus fréquemment qu’avant. Des usages qui sont stables depuis 2021.» Cette enquête révèle également que huit répondants sur dix reconnaissent le caractère innovant des banques. «L’évolution la plus marquée de l’an passé est la plus grande familiarité avec les possibilités d’échanges par tchat ou robot avec leur banque.» Des outils omniprésents au sein des banques en ligne. La grande question qui se pose aujourd’hui est de savoir s’il faut encore parler de banque en ligne car la quasi-totalité des acteurs de l’univers bancaire le font plus ou moins !