Vers un métro transmanche etune maison transfrontalière ?

Invités à Condette par le Cercle Côte d’Opale synergie et par l’association culturelle des Amis du château de Condette, Thaddée Segard, président d’Opale Link, et Thierry Degraeve, vice-président de Côte d’Opale Synergie, ont plaidé pour un rapprochement des habitants de la Côte d’Opale avec ceux du Kent et, concrètement, pour la création d’un métro transmanche et d’une Maison transfrontalière qui permettrait de délivrer aux Britanniques toutes informations nécessaires à leur implantation en France.

Jacques Mahieu-Bourgain, Daniel Dutertre (Amis du château de Condette), Thaddée Segard et Thierry Degraeve (de gauche à droite) ont plaidé en faveur d’une véritable culture transfrontalière entre le Kent et le Pas-de-Calais.
Jacques Mahieu-Bourgain, Daniel Dutertre (Amis du château de Condette), Thaddée Segard et Thierry Degraeve (de gauche à droite) ont plaidé en faveur d’une véritable culture transfrontalière entre le Kent et le Pas-de-Calais.

 

Jacques Mahieu-Bourgain, Daniel Dutertre (Amis du château de Condette), Thaddée Segard et Thierry Degraeve (de gauche à droite) ont plaidé en faveur d’une véritable culture transfrontalière entre le Kent et le Pas-de-Calais.

Jacques Mahieu-Bourgain, Daniel Dutertre (Amis du château de Condette), Thaddée Segard et Thierry Degraeve (de gauche à droite) ont plaidé en faveur d’une véritable culture transfrontalière entre le Kent et le Pas-de-Calais.

Nous ne sommes qu’à 147 kilomètres de Londres”, rappelle Thaddée Segard, tandis que l’historien local Jacques Mahieu-Bourgain décrit la convergence historique entre les deux terres séparées par le détroit. Déjà 350 000 Français vivent dans le Grand-Londres et beaucoup travaillent dans le Kent qui fait figure d’eldorado alors que le taux de chômage est important dans le Nord-Pas-de- Calais. A contrario, le littoral du Pas-de-Calais dispose de réserves foncières susceptibles d’intéresser les Britanniques – 16 millions d’habitants dans le Kent et le Grand-Londres – qui n’arrivent plus à se loger chez eux.
D’où l’idée de mettre à disposition des uns et des autres un moyen de locomotion cadencé à un prix d’abonnement raisonnable (de l’ordre de 600 € par mois). Un véritable métro sous la Manche. “Il n’y a plus aujourd’hui d’obstacle à sa réalisation. Il y a des sillons disponibles dans le tunnel sous la Manche, utilisé à 50% de ses possibilités. Les gares de Calais-Frethun et d’Ashford (située à seulement 37 minutes du coeur de Londres) sont sousutilisées et la région Nord- Pas-de-Calais disposent de huit rames de trains Eurostar”, explique Thaddée Segard qui a étudié la notion de transfrontalité ailleurs en Europe : entre Annemasse et Genève (Suisse) par exemple, et, depuis la création du lien fixe autoroutier et ferroviaire Oresund en juillet 2000, entre Copenhague (Danemark) et Malmö (Suède). Inciter les cadres britanniques à venir s’installer en France constituerait selon les promoteurs de ce métro, qui ont reçu le renfort des élus des collectivités territoriales (Région et Département du Pasde- Calais), un levier formidable de développement du littoral. “Beaucoup de monde réclame ce métro : Eurotunnel, qui augmenterait son trafic, la Région, l’Europe et, surtout, la société civile.”

Favoriser l’écollenomie résidentie. Suite logique de cette démarche, une Maison transfrontalière va être créée sur la Côte d’Opale, dans un premier temps à Marquise par exemple. Gérée par une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), elle constituera un guichet unique pour tout Britannique désireux de s’installer sur la Côte d’Opale. Il y trouvera toutes les informations utiles dans bien des domaines de la vie quotidienne : écoles, impôts, commerces, loisirs, notaire… L’intérêt pour la région d’accueil ? “Une étude de l’Insee montre que cinq arrivants génèrent un emploi”, répond Thaddée Segard. Bien sûr, le bilinguisme est plus que jamais d’actualité pour tous ceux qui ne veulent pas rater… le métro !

Le Cercle Côte d’Opale synergie, avec l’association Opale Link, maintient la pression sur ce projet, dont la réalisation ne dépend plus que de la volonté des différents acteurs, en éditant une e-newsletter bimensuelle. Les témoignages, attentes et suggestions y sont publiés. contact@synergielittoral. com et www.opalelink.org. Tél. : 06 09 63 60 02.