Verallia pourrait-il passer sous pavillon brésilien ?
Alors que le groupe BW Gestao a annoncé son souhait d’acquérir la totalité des actions de Verallia, Sébastien Martin, président du Grand Chalon, alerte sur les risques.

Verallia France, leader européen et parmi les principaux producteurs mondiaux d’emballages en verre pour les boissons, occupe l’actualité depuis que le brésilien BW Gestao de Investimentos Ltda (BWGI) a exprimé l’éventualité d’une offre publique d’achat à son intention. Déjà actionnaire, le groupe brésilien envisagerait ainsi de prendre le contrôle de l’un des fleurons de l’industrie française. Une situation qui alerte Sébastien Martin, président du Grand Chalon. «J’attire l’attention sur une entreprise emblématique qui voit une modification de son capital avec des capitaux étrangers.»
De son côté, Verallia annonce prendre acte des intentions de BWGI confirmant qu’il examine une potentielle offre publique d’achat sur les actions Verallia. «Actionnaire de Verallia depuis son introduction en bourse en 2019, BWGI, contrôlée par la famille brésilienne Moreira Salles, est l’actionnaire de référence de Verallia, en détenant à ce jour 28,8% du capital et 27,9% des droits de vote» précise l’entreprise dans un communiqué.
Un site majeur
Créé en 1912, le site de Chalon-sur-Saône fait figure de plus importante usine du groupe Verallia avec un milliard de bouteilles produites chaque année par 480 collaborateurs. Il est, en effet, spécialisé dans la fabrication de bouteilles pour une clientèle viticole locale, notamment située dans un rayon d’environ 200 à 300 kilomètres. «Le vin est une filière durable sur notre territoire» insiste Sébastien Martin. Il répond à la caractéristique spécifique de la teinte « feuille morte » des bouteilles de vin de Bourgogne. La production du site châlonnais se destine également aux marchés des boissons non alcoolisées, des spiritueux, mais aussi du secteur alimentaire.
Une proposition examinée
Le conseil d’administration de Verallia annonce qu’il se réunira dans les meilleurs délais aux fins d’examiner les conditions et l’opportunité d’une telle opération dès réception des termes détaillés. «On ne sait jamais ce qui peut se passer quand un actionnaire devient majoritaire. J’ai eu le directeur général de Verallia France au téléphone qui m’a donné des éléments rassurants. C’est mon rôle en tant que président d’être vigilant.» Attentif à ce projet, Sébastien Martin se réjouit, par ailleurs, des nombreux projets industriels qui fleurissent sur son territoire tels que Vicky Food ou Atlantic ainsi que le recrutement prévu de 400 collaborateurs par Framatome.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert