Environnement
Veolia : la Sécodé fête ses 50 ans et poursuit sa transformation
Créé en 1972 à cheval sur les communes de Sains-en-Amiénois et Boves, la Sécodé, plus grand site de gestion des déchets au Nord de Paris de Veolia, fête ses 50 ans. L’occasion pour le groupe de détailler son projet Valopôle qui a vocation à tripler la valorisation des déchets traités. Un programme qui va nécessiter 50 millions d’investissements d’ici 2026.
« Le site a beaucoup évolué en 50 ans, le contexte a lui aussi beaucoup changé. Mais notre souci premier a été toujours été d’être au service des citoyens », sourit Anne Le Guennec, Directrice générale des activités recyclage et valorisation des déchets France de Veolia. Ce 9 septembre à Sains-en-Amiénois, Veolia fêtait les 50 ans de sa filiale Sécodé. L’occasion de revenir sur l’histoire du site. En 1972, Édouard Vagniez, agriculteur et maire de Sains-en-Amiénois a l’idée d’aménager un espace pour stocker des ordures « jusqu’ici entassées dans un trou d’obus », rappelle Catherine Defert, veuve de l’entrepreneur. Deux ans plus tard, la Sécodé devient une filiale de Véolia.
Aujourd’hui, la zone de 55 hectares, s’étendant sur Sains-en-Amiénois et Boves, traite les détritus de plus de 700 000 habitants, artisans et commerçants ainsi que ceux de quelque 300 entreprises de la Somme. Chaque année, ce sont 200 000 tonnes de déchets non dangereux issus du territoire et des départements limitrophes qui ont pris en charge ici.
« L’urgence climatique nous pousse à changer radicalement notre façon de consommer mais aussi de percevoir le déchet. Il devient une ressource que l’on transforme en matière et même en énergie », souligne Anne Le Guennec. La Sécodé est d’ailleurs devenue le premier producteur d’énergie verte sur l’ex-territoire picard grâce au captage de biogaz qui alimente 4 500 foyers en électricité.
Un site innovant
« La Sécodé a été précurseur dès sa création dans un contexte où la règlementation en matière de gestion des déchets était très légère », pointe Patrick Hasbrouck, directeur de la Sécodé et des unités industrielles au sein de Veolia. Un goût pour l’innovation que la structure a toujours conservé, l’amenant à monter en puissance sur la valorisation des déchets. Le site est par exemple le seul à savoir traiter les capsules Nespresso.
Envoyées auparavant en Hollande, toutes les capsules collectées par les sites de Veolia sont désormais prises en charge à Boves. En résulte un compost enrichi de grande qualité et un partenariat avec les industriels de l’agro-alimentaire. En lien permanent avec le centre de R&D de Veolia, la Sécodé a également mis au point un process innovant pour extraire la matière comme la pâte à tartiner sans trop endommager les contenants en verre. Une opération qui permet de valoriser davantage de déchets.
Penser l’avenir
Une préoccupation constante qui s’inscrit dans les objectifs de Veolia de réduire la part d’enfouissement des déchets qui se monte aujourd’hui à 80%. Une volonté incarnée par le projet Valopôle qui doit voir l’émergence d’un « outil industriel de transformation écologique majeur » en 2026. « Concrètement, nous souhaitons multiplier par trois nos capacités de valorisation en développant notamment nos filières de tri, de biodéchet, d’énergie et de stockage », détaille Patrick Hasbrouck.
Si aujourd’hui la Sécodé possède un centre de tri, une unité de méthanisation et une installation de stockage, le projet Valopôle va lui permettre de renforcer ses moyens de tri et de développer ses capacités de valorisation de matières et d’énergie. L’objectif à terme est de faire baisser de 29% l’enfouissement et d’augmenter à hauteur de 12% la valorisation de matières. Un plan pour lequel Veolia va investir 50 millions d’euros d’ici 2026, permettant la création de 40 à 50 emplois directs sur le site de Boves.
Veolia en chiffres
Le groupe compte huit implantations dans l’Amiénois où il emploie 213 personnes. Il compte parmi ses clients des acteurs publics comme Amiens Métropole, le CHU ou encore le Pays du Coquelicot mais aussi des entreprises comme Mersen, Leroy Merlin ou DS Smith. La Sécodé, à cheval entre Boves et Sains-en-Amiénois est un centre de stockage et de valorisation organique. Elle compte 35 salariés et produit 7,5 millions de mètres cube de biogaz, 1 500 tonnes de fertilisant à destination des agriculteurs et 1 500 tonnes de bois utilisés pour les filières combustibles ou la fabrication de panneaux composites.