Vent de reprise pour les entreprises de proximité

L’activité des entreprises de proximité reprend le chemin de la croissance, dévoile l’enquête menée pour l’U2P, principale organisation des indépendants, par l’institut Xerfi Specific, sur ce second trimestre. Mais la progression des embauches s’accompagne d’un accroissement des difficultés de recrutement.

L’activité des entreprises de proximité reprend le chemin de la croissance, dévoile l’enquête menée pour l’U2P.
L’activité des entreprises de proximité reprend le chemin de la croissance, dévoile l’enquête menée pour l’U2P.

La rentrée s’annonce favorable pour les quelque trois millions de commerçants, artisans et professions libérales. Outre l’annonce du plan gouvernemental en leur faveur, «les entreprises de proximité sont sur la voie de la reprise», selon Dominique Métayer, président de l’U2P, la principale organisation qui les représente. Même si leur niveau d’activité reste en deça de celui d’avant crise, au second trimestre 2021, tous les indicateurs économiques virent au vert, indique l’organisation patronale qui a récemment rendu publique son enquête, basée sur les réponses de près de 6 200 chefs d’entreprise. L’embellie s’avère plus nette par rapport au deuxième trimestre de l’année passée, période marquée par la propagation de la pandémie de la Covid-19 et le plein confinement. Frappés de plein fouet par la crise sanitaire et économique, les secteurs de l’artisanat, du commerce alimentaire de proximité, de l’hôtellerie-restauration et des professions libérales ont enregistré une baisse d’activité à hauteur de 28,5 %, en moyenne, due principalement au premier confinement.


Rebond du chiffre d’affaires

Les chefs d’entreprise de proximité interrogés ont constaté, pour la première fois depuis 2019, une amélioration de leur trésorerie. Entre avril et juin 2021, 20 % d’entre eux ont fait état d’une meilleure situation, contre 13 % qui mentionnaient une détérioration. Leur chiffre d’affaires a, quant à lui, rebondi de 51,5 %, relève la même source, par rapport au second trimestre de 2020. Effet de rattrapage après les restrictions sanitaires, le commerce alimentaire et l’hôtellerie-restauration enregistrent une hausse du chiffre d’affaires à hauteur de 205 %, après un résultat négatif en début d’année (- 53,5 %). L’artisanat ainsi que les professions libérales ont également vu leur chiffre d’affaires progresser, respectivement de 35 % et de 31 %. À l’exception des hôteliers, des cafetiers et restaurateurs, les chefs d’entreprise sont aussi plus nombreux à anticiper un rebond de leur activité entre juillet et septembre 2021 : 23 % espèrent une hausse d’activité, contre 16 % une baisse.


Plus d’opportunités de travail dans l’artisanat du bâtiment

L’amélioration se traduit en termes d’emploi. Sur ce front, l’embellie a été plutôt «modeste», mais reste tout de même «incontestable», selon l’étude. Au cours des six premiers mois de l’année en cours, 18 % des entreprises de proximité ont embauché, soit une hausse de six points par rapport aux résultats un an auparavant. Les recrutements ont été encore plus abondants dans l’artisanat du bâtiment (+ 10 points), en lien avec un net remplissage des carnets de commandes du secteur. Mieux, la plupart des chefs d’entreprise sondés par Xerfi ont recruté leurs nouveaux salariés en contrats à durée indéterminée, soit 48 % contre 43 % avec des CDD (en baisse de cinq points). S’ils n’étaient que 9 % à proposer des contrats d’apprentissage, cette proportion a doublé en un an. Et 12 % des dirigeants interrogés envisagent de recruter d’ici à la fin de ce semestre, soit le double des intentions d’embauches enregistrées un an auparavant.


Hausse de difficultés de recrutement

Mais l’embellie constatée sur le front de l’emploi est éclipsée par une hausse des difficultés de recrutement, un problème «récurrent, mais qui s’accroît en cette période de sortie de crise», selon l’U2P. Entre janvier et juin 2021, 30 % des entreprises y ont été confrontées, contre 26 % par rapport à la même période de l’année passée. Parmi les freins à l’embauche relevés : le manque de candidats qualifiés (66 %) et l’absence de candidatures (57 %), précise l’enquête. Une minorité des chefs d’entreprise évoquent d’autres contraintes, comme le manque de motivation et d’expérience.

Aicha BAGHDAD et B.L