Vandenbulcke SA est leader sur la région Nord

L’entreprise n’est pas encore centenaire, mais s’en approche. Le fruit du travail et de la passion de quatre générations. Rencontre avec son actuel dirigeant, Xavier Vandenbulcke.

Xavier Vandenbulcke.
Xavier Vandenbulcke.

 

D.R.

Xavier Vandenbulcke.

 

«Tout a commencé en 1918 quand mon arrière-grand-père, Cyril Vandenbulcke, ouvrier textile devenu cafetier vers l’âge de 50 ans près de la boulangerie municipale de Tourcoing, a appris de ses clients ouvriers boulangers que le fournisseur de levure de la ville avait été tué pendant la guerre. J’ai un café qui a pour fournisseur des brasseries. Les levuriers vendent de la levure de bière. Pourquoi pas ?» C’est ainsi qu’ont commencé le métier de marchand de levure et la saga Vandenbulcke dont Xavier Vandenbulcke, PDG de la SA éponyme est le représentant de la quatrième génération. Aujourd’hui, sur les 200 tonnes de produits travaillées chaque jour, la levure en représente quelque 3 tonnes !

 

Toute une organisation. «Installés sur deux sites, à Bondues et à Saint-Laurent-Blangy (Le Fournil artésien) pour un total de 10 000 m2, adhérents du groupement Back Europ, nous sommes grossistes en produits pour boulangerie pâtisserie − 3 000 références sur stock, sels, sucres, beurres, œufs, crèmes, levures, chocolats, amandes, emballages, décors, petit matériel, produits pour sandwichs, emballages personnalisés…−, 250 fournisseurs, 35% de produits importés. Acheter, approvisionner sous 24 heures à un an, vendre sont nos métiers. L’entreprise fait tout en interne, marketing, publicité, jusqu’à l’édition de catalogues au jour le jour», explique Xavier Vandenbulcke. Sa clientèle ? Un fichier de 3 000 clients, à 60% des boulangers pâtissiers, mais aussi des briocheries sandwicheries, des collectivités, des restaurants et des industriels, desservis grâce à une organisation du travail au quotidien très structurée, de la prise de commande le matin à la livraison le lendemain par une vingtaine de poids lourds bitempératures de 19 t de charge utile.

Si l’entreprise a longtemps enregistré des progressions annuelles de 10% l’an, quadruplant quasiment son chiffre d’affaires en 30 ans par développement interne et par rachats externes, aujourd’hui elle consolide 38 M€ de chiffre d’affaires, en progression de 2,87% sur l’exercice 2012.

 

Société familiale. «Nous avons une stratégie de société familiale. Nous avons toujours privilégié l’entreprise à nos intérêts privés directs. Associé à une gestion prudente, cela nous a permis de tenir la route dans les périodes les plus délicates. Du ‘laisser sur place’ en camionnette quand j’ai démarré, l’entreprise est passée, à partir de 1984, aux représentants. Il a fallu déménager, informatiser, un moment assez difficile car il a fallu recréer la société. Si j’ai pris en charge la direction générale et commerciale, mon frère s’est centré sur l’informatique et la direction administrative. Trente après, on y est toujours !»

Titulaire d’un bac D, Xavier Vandenbulcke a commencé à travailler avec son père en octobre 1974, à 21 ans. «A l’époque, il m’a dit : tu montes dans le camion et tu y vas. Quand j’ai repris la gérance en 1984, les problématiques sociales, fiscales… n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. J’ai appris sur le tas. Si j’avais eu l’idée de faire une école de commerce, j’aurais été mieux armé. Cela aurait été intelligent, mais à l’époque…»

Modeste et peu soucieux de se mettre en avant − «pour vivre heureux» −, Xavier Vandenbulcke dit «n’avoir rien fait d’exceptionnel», tout au plus avoir fait passer l’effectif de 10 à 74 personnes. «Ce qui est intéressant, c’est la pérennité de l’affaire. Cinq générations, ce n’est pas courant. Chacune a apporté sa pierre solide et pérenne à l’édifice en privilégiant toujours l’entreprise.»

 

L’avenir. «Il y a neuf ans, mon fils Laurent, aujourd’hui directeur commercial, a manifesté son envie d’intégrer la société et est pressenti comme successeur unique. La transmission est bien engagée.»

«On est sur un créneau qui souffre avec son lot de dépôts de bilan, certes. Mais pour être sur l’alimentation, on accuse moins le coup que d’autres activités, sauf à ce qu’augmente la taxation sur la restauration et les boulangeries. La hausse de la TVA ne me paraît pas très judicieuse. Globalement, pas d’inquiétudes majeures, mais il faudra s’adapter sans aucun doute en termes de clientèle, de gamme, etc., et continuer à se développer

 

ENCADRE

 

Ses recettes…       

− «Savoir prendre du recul».

− «Avoir un grand respect du client et des salariés. On ne fait rien tout seul».

− «Les exigences des commerciaux sont les exigences des clients.»

− «Faire en fonction de son tempérament. Savoir prendre des risques, mais aussi gérer en bon père de famille».

− «Et, bien sûr, avoir envie d’entreprendre».