Van den Casteelle prendle tournant du développement

Saint-Sylvestre-Cappel : son millier d’habitants n’a jamais suffi à faire le succès de son entreprise phare : le glacier Van den Casteele. Fondée en 1974 par le pâtissier Michel Van den Casteele, l’entreprise n’a cessé de se développer grâce à ses recettes basées sur la proximité et la qualité des ses produits. Rencontre avec son dirigeant, Edouard Beaugrand.

Pendant les quelques semaines qui précédent la fin de l’année, Van den Cateel réalise un tiers de son activité annuelle. La bûche règne alors jusqu’à Noël, puis cède le pas aux gâteaux avec sept parfums possibles. Ils constituent 40% de l’activité de Van den Casteele. L’entreprise est spécialisée dans la fabrication et la distribution de gâteaux glacés de taille variable, “de 20 à 400 personnes” indique son dirigeant. “Notre ambition est de suivre nos clients dans toutes les étapes et les événements de leur vie”, explique encore celui qui a repris l’affaire en 2008. “Le fondateur avait compris l’intérêt qu’il y avait à faire de la pièce montée en voyageant à Bruxelles et à Paris, raconte Edouard Beaugrand. Et ses origines agricoles l’avaient naturellement conduit à s’approvisionner dans la ferme familiale”, poursuit-il. Le succès de l’activité de la SAS Van den Casteele réside en effet grandement dans la qualité et la proximité des produits car “chaque pièce est élaborée à base de produits régionaux (…) : lait entier d’une ferme de Saint-Sylvestre-Cappel, crème fraîche de Steenvoorde, oeufs de Warhem, spéculoos des Flandres belges, fraises de Quaedypre”, détaille la communication de l’entreprise. Autre spécificité qui plaît aux clients : l’unité de production est contiguë à la boutique. La clientèle vient de toute la Flandre et “le standard, c’est le gâteau glacé du quotidien. Ce sont des gâteaux dont la taille varie de 1 à 20 personnes”, explique encore Edouard Beaugrand.

D’une boutique contiguë à l’usine à une implantation régionale. L’affaire se développe à grande allure à la fin des années quatre-vingt-dix. En 2002, 45 personnes travaillent sur le site. Un entrepôt de stockage est ouvert en Métropole et les enseignes commencent à pousser dans toute la région. En 2003, l’affaire est vendue et continue de se développer avec l’ouverture d’un magasin à Douai, puis à Wasquehal. Deux distributeurs sont également rachetés à Boulogne-sur-Mer et à Calais. Enfin, en 2008, après une belle bataille, Van den Casteele est reprise par Edouard Beaugrand. “On n’était pas les seuls sur le coup”, se souvient le dirigeant. Cet expert-comptable s’est associé alors à l’IRD pour acquérir d’abord des segments de l’affaire : “on a acheté Béthune qui appartenait à mon père, ancien client de Van den Casteele”, explique-t-il. “Quand j’ai repris l’entreprise, elle avait un point de vente à Saint-Sylvestre- Cappel. Et les dirigeants facturaient 3,3 millions d’euros…” En 2010, l’entreprise affiche un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros avec dix points de vente. Le maillage est alors en marche, l’entreprise tient à maîtriser ellemême la distribution au vu de la renommée de sa marque phare. “On veut se rapprocher de nos clients et développer nos activités sur le web. Mais nous n’assurons pas la livraison : nos clients peuvent commander et passer dans l’un de nos magasins.” L’objectif stratégique de Van den Casteele est de s’implanter via des enseignes gérées en direct dans les régions au nord de Paris. Edouard Beaugrand est ainsi partisan du développement en escargot “afin de maîtriser la chaîne logistique”. Si Van den Casteele a fermé Boulogne-sur-Mer pour cause de bassin de population insuffisant (il faut 200 000 habitants pour envisager une implantation réussie), d’ici 2014, la marque espère bien compter 15 points de vente au nord de Paris.