Valérie Pécresse en visite à Valenciennes

Le 19 février, Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France et d’Île-de-France mobilités, est venue saluer les salariés d'Alstom, à Petite-Forêt, et de Bombardier, à Crespin. Les deux usines produisent de nouvelles rames de RER.

Valérie Pécresse en visite à Valenciennes

«Je n’ai jamais fait de visites aussi courtes», entend-on dans les rangs. En une matinée, Valérie Pécresse, la présidente de la Région Île-de-France et d’Île-de-France mobilités, s’est rendue sur les deux sites de production ferroviaire du Valenciennois, Alstom à Petite-Forêt, et Bombardier à Crespin. Escortée par Xavier Bertrand et sous l’œil attentif de Laurent Degallaix, président de Valenciennes Métropole, la Parisienne est venue constater l’avancement de la commande des RER NG qui équiperont, dans un premier temps, la ligne D du RER à partir de 2021. Valérie Pécresse a débloqué 10 milliards d’euros pour renouveler l’intégralité des lignes en Île-de-France. Alstom et Bombardier ont respectivement décroché 70% et 30% du contrat sur le RER nouvelle génération. «Pour ce projet, j’ai dû faire beaucoup d’économies, mais le train fait partie de la qualité de vie de nos citoyens. Mes usagers peuvent passer plus de deux heures dans les transports quotidiennement. Ces trains doivent être impeccables, répète sur les deux sites la présidente de région, d’un ton qui se veut tout de même bienveillant. Si vous saviez le nombre de courriers de remerciement que je reçois de la part de Parisiens depuis l’annonce du renouvellement des lignes !» Pour ce faire, les voitures seront plus spacieuses et sur deux étages.

Alstom tient la cadence

Alstom produit les voitures avant et arrière des trains. Les voitures intermédiaires sont produites chez Bombardier. Pour l’instant, cinq trains doivent sortir de chez Alstom pour 2021. Le premier sortira cet été pour des essais. «La cadence montera petit à petit», indique Jean-Baptiste Eyméoud, président d’Alstom France. Bombardier doit, quant à lui, sortir 25 voitures, et une supplémentaire pour les essais de compression dans une chambre climatique située à Vienne. Pour Alstom, la cadence semble facile à tenir : 40 soudeurs travaillent sur le projet en ce moment ; d’autres viendront en renfort quand la production se fera en série. «Il faut à peu près six mois pour acquérir le tour de main. Nous formons donc chaque employé avant qu’il ne commence», continue le président d’Alstom France pendant la visite guidée. Ainsi, une trentaine de soudeurs sont déjà embauchés et payés, même s’ils ne travaillent pas encore sur le site. «Ils sont déjà là, pour être prêts dans six mois.» En tout, ce sont plusieurs centaines de recrutements qui sont prévus au niveau de la production. «Une grosse équipe engineering est aussi mobilisée pour faire bon du premier coup». Trois jours sont aujourd’hui nécessaires pour produire une voiture chez Alstom. Bientôt, ce sera une voiture par jour. «Quand nous sortons deux voitures, Bombardier doit en sortir quatre», concède Jean-Baptiste Eyméoud. L’usine a d’ailleurs été félicitée par Valérie Pécresse pour le respect des délais dans les commandes, ce qui n’a pas été le cas pour le constructeur canadien.

Avertissement pour Bombardier

La région parisienne est le premier client de Bombardier à Crespin. Les rames de Franciliens et de Regio 2N y sont assemblées. Mais les retards s’accumulent. Sur les 42 rames Regio 2 N qui devaient être livrées en début d’année, seules 32 on été reçues. Sur les futurs RER NG, un retard de six mois est déjà prévu sur le programme. Le constructeur a décidé de dédoubler les lignes de production et d’embaucher 100 salariés supplémentaires. Si les délais finissent par être respectés, Valérie Pécresse laisse entrevoir deux futurs appels d’offres : pour le métro et le RER B.