Événement

Vœux du Medef de l'Aisne : 2024 placée sous le signe de la résilience

Le Medef de l'Aisne a présenté ses vœux en présence de Geoffroy Roux de Bézieux, ancien président national et actuel président d'honneur du syndicat. Pascale Sebille, présidente du Medef 02 souhaite aux chefs d'entreprise de la résilience afin d'affronter les crises qui se succèdent. Thierry Baschet, président de l'UIMM Picardie a évoqué la problématique du recrutement dans les métiers de l'industrie.

Thierry Baschet, président de l'UIMM Picardie, Pascal Sebille, présidente du Medef 02 et Geoffroy Roux de Bézieux, président d'honneur du Medef.
Thierry Baschet, président de l'UIMM Picardie, Pascal Sebille, présidente du Medef 02 et Geoffroy Roux de Bézieux, président d'honneur du Medef.

Les vœux du Medef 02, organisés dans la salle art déco du Casino à Saint-Quentin ont été l'occasion pour l'organisation patronale d'inviter et de rendre hommage à Geoffroy Roux de Bézieux. L'action de l'ancien président du Medef, de 2018 à 2023, a été saluée par Pascale Sebille, présidente du Medef axonais. « Geoffroy est un défenseur acharné de entrepreneuriat, un créateur d'entreprise récidiviste auquel on doit notamment The Phone House et Virgin Mobile avec 3 000 emplois à son actif, rappelle-t-elle. Il mène aujourd'hui une activité de Business Angel dans de jeunes entreprises. »

Pascale Sebille estime qu'il faudra de la résilience aux chefs d'entreprise en 2024 : « Avec une crise qui en cache une autre, la compétitivité des entreprises est mise à rude épreuve. Notre soutien aux agriculteurs dans leur combat actuel est total, ce sont des chefs d'entreprise qui expriment leurs difficultés et leur souffrance. Ils doivent être entendus. Face à ces situations de crise, il n'y a pas de résignation, nous devons continuer à nous battre pour nos structures et nos collaborateurs. »

Pascale Sebille a rendu un hommage appuyé à Frédérique Macarez, maire de Saint-Quentin, « à son dynamisme ainsi qu'à celui de ses équipes, à leur travail basé sur le déploiement d'une marque employeur commune, celle d'un territoire où il fait bon vivre et d'entreprises où il fait bon travailler ». La maire de Saint-Quentin rappelle que son territoire est pleinement investi pour sa réindustrialisation mais qu'il commence désormais à manquer de foncier disponible. La ville va engager des négociations avec les services de l'Etat à ce sujet alors que la loi de zéro artificialisation des sols est entrée en vigueur.

« Nous venons d'êtres reconduits dans le programme Territoires d'Industrie que nous menons sur un large bassin avec Chauny-Tergnier et l'Est de la Somme, resitue Frédérique Macarez. Nous lancerons ce programme officiellement le 4 avril prochain avec l'objectif de consolider notre industrie, de faire venir de nouveaux projets et de mobiliser des fonds de France 2030. Nous saisirons aussi l'opportunité que représente le Canal Seine-Nord Europe qui est tout proche de notre territoire, avec des enjeux d'emploi et de marchés publics. »

Quatre écoles de production en Picardie

Thierry Baschet, président de l'UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie), associé à cette cérémonie des vœux, souhaite aux chefs d'entreprise la meilleure attractivité possible. Il rappelle les tensions accrues de recrutement liées à la conjoncture dynamique du marché du travail. « Les différents projets dans les filières batterie en Hauts-de-France vont créer 25 000 postes dans des filières en devenir comme les gigafactories dont l'une d'elle sera à pas très loin d'ici à Amiens, dans la filière nucléaire et dans la décarbonation, rappelle-t-il. Cela alors qu'il y a déjà des besoins recrutements estimés à 50 000 par an pour l'ensemble de l'industrie régionale. Les besoins vont s'accroître sur des métiers déjà en tension : maintenance, conduite de ligne, manager de proximité, usinage. »

Le président de l'UIMM rappelle que la Fabrique 4.0, usine itinérante a permis de sensibiliser 20 000 personnes aux métiers de l'industrie depuis 2022. La Picardie qui ne comptait aucune école de production en 2020, en est désormais dotée de 4 à Compiègne, Vervins, Château-Thierry et Ham, ce grâce à l'engagement des industriels.

Les leçons de Geoffroy Roux de Bézieux

De son expérience durant cinq ans à la tête du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux en tire, « modestement », plusieurs leçons comme il en témoigne aux chefs d'entreprise axonais. « Nous allons de crise en crise et devons nous adapter en permanence, explique-t-il. Nous assistons au retour de l'État comme lors du Covid avec les confinements décidés et les aides aux entreprises. Il y a aussi un retour majeur de la géopolitique qui impacte nos activités et une logique de bloc avec l'Amérique qui reste très forte en économie et sait mieux que nous, créer de la valeur. Les Américains ont crée 20% de richesse supplémentaire depuis le Covid quand en Europe, le PIB est seulement revenu à la valeur qu'il avait avant cette crise sanitaire. »

Geoffroy Roux de Bézieux constate aussi que l'image de l'entreprise est bien meilleure en France. « Elle est au plus haut, c'est confirmé par les enquêtes d'opinion et le Covid a été un accélérateur puisque les Français se sont rendu compte de la protection et de la capacité de réaction que pouvaient fournir les entreprises. L'entreprise est aussi un lieu généralement préservé des tensions ethniques, politiques, religieuses qu'on observe dans la société. Cette bonne image donne aussi une responsabilité sociétale et citoyenne aux chefs d'entreprise, celle de s'engager dans la vie de la cité et de faire savoir qu'ils contribuent à l’intérêt général. »

Geoffroy Roux de Bézieux a présidé le Medef national de 2018 à 2023 et était l'invité des vœux du Medef 02.