USA: hôtesses et stewards d'American Airlines appellent Biden à l'aide

Plusieurs dizaines d'hôtesses de l'air et de stewards de la compagnie American Airlines ont manifesté jeudi devant la Maison Blanche, à Washington, dans le cadre d'une large mobilisation pour réclamer le respect de leur...

Des hôtesses et stewards d'American Airlines manifestent devant la Maison Blanche, le 9 mai 2024 © Drew ANGERER
Des hôtesses et stewards d'American Airlines manifestent devant la Maison Blanche, le 9 mai 2024 © Drew ANGERER

Plusieurs dizaines d'hôtesses de l'air et de stewards de la compagnie American Airlines ont manifesté jeudi devant la Maison Blanche, à Washington, dans le cadre d'une large mobilisation pour réclamer le respect de leur droit de grève et de meilleurs salaires.

"Les hôtesses et stewards demandent l'aide des élus à travers les Etats-Unis ainsi que de la Maison Blanche pour rétablir leur droit de grève", a expliqué l'Association des hôtesses et stewards professionnels (APFA), qui représente les plus de 27.000 salariés de cette catégorie chez American Airlines, dans un communiqué.

Ce sont "les seuls employés d'American Airlines à n'avoir pas eu d'augmentation depuis cinq ans", a relevé le syndicat, affirmant que le patron Robert Isom avait perçu plus de 31 millions de dollars en 2023.

American Airlines a assuré dans une déclaration transmise à l'AFP que parvenir à un accord "reste (sa) priorité".

"Nous continuons de rencontrer régulièrement l'APFA et nous avons récemment revu à la hausse notre offre pour inclure une augmentation immédiate de 25%", a ajouté la compagnie, se disant "prête à aboutir rapidement à un accord".

Selon elle, la direction sera "de retour à la table des négociations la semaine prochaine pour le faire".

Le syndicat et la compagnie aérienne mènent des discussions depuis six mois dans la cadre d'une médiation pour élaborer la nouvelle convention collective, qui doit prendre le relais de celle en vigueur depuis 2014.

Vivre dans sa voiture

Fin août, les syndiqués ont approuvé à 99,47% - avec 93% de participation - le principe d'une grève. Le syndicat avait fixé au 13 novembre la date limite pour s'entendre, faute de quoi il lancerait un appel à la grève.

Mais les négociations se déroulant sous l'égide du Comité national de médiation (NMB), le syndicat doit obtenir son autorisation préalable. Un arrêt de travail ne peut ensuite intervenir que trente jours après ce feu vert.

L'APFA a déposé sa demande le 20 novembre mais n'a toujours pas obtenu satisfaction, d'où les mobilisations jeudi devant la Maison Blanche et le siège de la compagnie à Dallas (Texas) ainsi que dans une dizaine d'aéroports (Boston, Miami, Chicago, Los Angeles, New York JFK, Philadelphie...).

Ils "réclament leur droit de faire grève, une étape importante pour parvenir à une nouvelle convention collective" avec la compagnie, a-t-il poursuivi, lançant un appel à Joe Biden, qui se qualifie de "président le plus favorable aux syndicats".

Erik Harris, steward basé à Philadelphie (Est), se trouvait devant la Maison Blanche: "Nous sommes dans une impasse dans nos négociations avec American Airlines", a-t-il dit à l'AFP. M. Biden "peut nous montrer qu'il est le président des syndicats en disant au NMB de nous laisser faire grève", a-t-il ajouté.

Pour Youdline Joseph, hôtesse depuis deux mois, faire ce métier était "un rêve depuis des années" mais "c'est vraiment dur: j'ai des fins de mois difficiles".

De son côté, Diane Britton a déploré que de nouvelles recrues soient obligées de vivre dans leur véhicule et cumuler deux ou trois emplois.

"Nous sommes des videurs, des baby-sitters, des garde du corps, nos emplois ont tellement plus de responsabilités", a ajouté celle qui est hôtesse pour American depuis 41 ans. 

L'APFA avait déjà organisé une mobilisation le 14 novembre. Ces mouvements ne perturbent pas, en général, les activités du transporteur.

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