Urssaf : de la patience et un traitement au cas par cas pour conserver l'emploi sur le territoire
Bien que touchés par la crise économique, les Hauts-de-France se démarquent du territoire national avec une baisse minime du nombre de postes salariés. L'Ursaaf Nord - Pas-de-Calais décrypte.
Sans surprise, les
déclarations préalables à l'embauche en janvier 2021 étaient en
chute de 20% par rapport à janvier 2020 dans la région. Ces
chiffres révèlent que nos entreprises sont de moins en moins
optimistes.
Pourtant, en
analysant la conjoncture économique au dernier trimestre 2020,
l'Urssaf Nord - Pas-de-Calais le confirme : les Hauts-France sont
la région qui a su le mieux tirer son épingle du jeu pour
sauvegarder l'emploi.
«Il y a eu une
belle reprise des effectifs au troisième trimestre 2020, qui a été stoppée
par le deuxième confinement et un nouveau recours au chômage
partiel. Mais de toutes les régions, les Hauts-de-France ont perdu
le moins de postes salariés privés», note
Isabelle Leroi, responsable du service statistiques de l'Urssaf. Et ce, même dans les secteurs d'activité les plus touchés par la crise :
dans l'Hexagone les cafés, hôtels, restaurants ont souffert d'une
baisse de -11,1% des postes au dernier trimestre 2020, contre -7,5%
dans la région. Le
secteur représente pourtant 5% des effectifs régionaux contre 6%
au niveau national.
Une
situation qui se maintient dans la région
Globalement, au quatrième trimestre 2020, la région n'a perdu que 0,6% des postes salariés privés, soit 9 000 postes, dont «seulement» 2 900 dans le Nord et le Pas-de-Calais (soit -0,3%, contre 1,7% dans la Somme ou encore -1,9% dans l'Aisne).
«Dans la région, les territoires du Nord et du Pas-de-Calais tirent toujours la région vers le haut. Il y a même des territoires où il y a eu de la croissance malgré tout, avec la création de 870 postes à Tourcoing par exemple», détaille Laury Ducombs, directeur de l'Urssaf Nord - Pas-de-Calais.
Cela s'explique
par les différences liées à la structure de l'emploi dans les
différents bassins : la croissance ou le maintien de l'emploi
est plus facile sur les territoires ayant facilement recours à
l'intérim. Il a notamment augmenté de +1,1% en Hauts-de-France, avec
+3,7% dans le Pas-de-Calais, alors qu'il a diminué de -5,3% sur le
territoire français.
Les cotisations en question
Pour
rester sur cette dynamique et soutenir les entreprises en
difficulté, l'Urssaf se montre conciliante. Depuis mars 2020,
le report des cotisations patronales a été largement appliqué.
«Ce report ne devait durer que trois mois, mais nous nous adaptons
au cas par cas si les trésoreries sont trop faibles. Nous proposons
des échéancier de trois jusqu'à vingt-quatre mois. Nous prenons les devants pour
aller vers les entrepreneurs qui ont ensuite un mois pour accepter ou
négocier cet échéancier. Un simulateur en ligne a même été
élaboré pour faciliter la décision. Notre ligne téléphonique
reste également joignable. Nous avons un taux de 90% de décrochés»,
décrit Laury Ducombs.
Chez les employeurs privés, la dette
de cotisation de sécurité sociale s'élève à 627 millions d'euros
dans les Hauts-de-France. Chez les travailleurs indépendants, cette
dette s'élève à 405 millions. «Ces dettes ont déjà été
plus élevées, car nous avons eu des remboursements à partir de
juillet», relativise le directeur.
Depuis mi-février, 7 000 échéanciers ont été envoyés en Hauts-de-France. Les premiers remboursement auront lieu à compter du mois de mai.