Urgences: toujours beaucoup de passages en 2023, mais moins qu'avant le Covid-19
En augmentation constante depuis 20 ans, le nombre de passages aux urgences a brutalement chuté pendant l'épidémie de Covid-19 et n'avait pas retrouvé en 2023 le niveau d'avant-crise, indique jeudi la Drees dans...
En augmentation constante depuis 20 ans, le nombre de passages aux urgences a brutalement chuté pendant l'épidémie de Covid-19 et n'avait pas retrouvé en 2023 le niveau d'avant-crise, indique jeudi la Drees dans une étude, observant toutefois des disparités territoriales.
Entre 1996 et 2019, les passages aux urgences ont "plus que doublé". Ils ont augmenté de 3,3 % par an en moyenne, pour atteindre 22 millions. La crise sanitaire, en 2020, a marqué une rupture: le nombre a chuté, pour s'établir à 18,1 millions, selon cette étude des services statistiques des ministères sociaux.
Cette baisse est liée notamment aux confinements et mesures sanitaires, qui ont "réduit drastiquement les déplacements", fait baisser le nombre d'accidents, ou diminué la circulation des virus. Le public a pu être plus réticent à se rendre à l'hôpital de peur d'être contaminé, analyse encore la Drees.
"Après un rebond marqué en 2021 (reprise du tourisme, campagnes de vaccination...), puis plus contenu en 2022", les passages aux urgences ont "reculé à nouveau en 2023 pour s’établir à un niveau proche de celui de 2017", soit 20,9 millions, observe la Drees, sans expliquer le phénomène.
La situation est très disparate sur le territoire: ce repli du nombre de passages concernait "la moitié des départements" en 2022 et "les trois quarts" en 2023, avec dans certains un niveau inférieur à l'avant-crise "chaque mois" (Allier, Calvados, Cantal, Indre, Jura, Tarn... Mais aussi Paris ou le Rhône).
Le nombre de passages est au contraire supérieur à la période d'avant-crise (2017-2019) dans "un quart des départements", parfois chaque mois comme dans le Gard, la Haute-Garonne et la Haute-Saône.
L'organisation des urgences a évolué depuis 2021, notamment avec le déploiement progressif des "SAS" (service d'accès aux soins), nouveaux Samu qui associent la médecine de ville pour rediriger certains cas non-urgents vers les cabinets libéraux.
Dans certains départements - connaissant des tensions importantes aux urgences - où ils ont été déployés en priorité, comme la Haute-Garonne, l'Isère et la Réunion, ils n'ont "pas permis de renverser la tendance à la hausse". "A contrario, dans les Yvelines, la Manche et la Moselle", également pilotes, les passages ont "nettement reculé par rapport au niveau d’avant la crise".
Que cela soit imputable au dispositif "reste à établir", précise la Drees, car d'autres mesures ont été mises en place parallèlement, comme la régulation (obligation d'appeler le 15 pour être pris en charge aux urgences), notamment dans la Manche à l'été 2023.
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