Partenariat entre Véolia, la Communauté d’Agglomération Béthune-Bruay Artois Lys Romane et l’Agence de l’eau Artois Picardie
Une usine de décarbonatation de l’eau se construit à Houdain
L’agglomération Béthune-Bruay Artois Lys Romane s’allie à Véolia dans le cadre d’une usine de décarbonatation. Prévue pour juin 2024, cette fabrique alimentera huit communes en eau douce.
C’est une première dans le Pas-de-Calais ! Houdain va se doter d’une usine de décarbonatation catalytique d’eau. Après l’obtention des autorisations administratives, les travaux sont lancés du côté d’Houdain Blancs Champs. Une opération menée en partenariat avec Véolia, la Communauté d’Agglomération Béthune-Bruay Artois Lys Romane et l’Agence de l’eau Artois Picardie. La mission de cette installation : sécuriser l’alimentation en eau des 50 000 habitants des huit communes de la communauté d’agglomération Béthune-Bruay Artois Lys Romane. Un projet de plus de 4,7 millions d’euros. «La mise en service est prévue pour juin 2024», assure Ivan Boljanic, directeur de territoire Bruay Bethune Ternois de Veolia, lors de la visite du chantier ce 23 mai.
«L’or bleu» de l’agglomération
Le projet a été pensé en 2019 par le Sabalfa, le syndicat qui s’occupait de l’eau à l’époque. «Depuis le 1er janvier 2020, nous avons pris en charge la compétence en eau potable. Il fallait relancer ce projet», explique Philippe Scaillierez, vice-président de la communauté d'agglomération de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane. En effet, cette usine s’inscrit dans une stratégie bien précise. Chaque année, la collectivité investit pour réhabiliter et moderniser ses réseaux et ouvrages hydriques. Pour l’usine d’Houdain, la communauté d’agglomération participe au financement des travaux à hauteur de 1 780 000€.
L’attente se faisait ressentir pour les huit communes où l’eau est trop dure et contient beaucoup de calcium et de magnésium (36° F de dureté). Et depuis les épisodes de sécheresse, cette ressource fait naître des inquiétudes. «L’eau va devenir le bien le plus précieux. Un véritable or bleu. La gestion de cette ressource devient un enjeu vital pour nous tous», alerte Olivier Gacquerre, président de la communauté d'agglomération Béthune-Bruay Artois Lys Romane. L’urgence se ressent également chez les habitants qui ont vu les tarifs de Véolia augmenter depuis ces dernières années. «Grâce à cette installation, 50 000 foyers vont pouvoir économiser 200 euros par an», renchérit Ivan Boljanic.
Un process novateur
L’usine traitera 360 m3 d’eau par heure. Au cours du processus de traitement, «une injection combinée de l’eau, de sable et de soude en faible quantité produira une réaction chimique modifiant le PH de l’eau», détaille le directeur de territoire Bruay Béthune Ternois de Veolia. Du calcaire, sous forme de billes, et du sable seront extraits. «Ces matières pourront être utilisés dans les remblais de route ou en cimenterie», renchérit Ivan Boljanic. L’eau est ainsi adoucie puis renvoyée dans des réservoirs qui desserviront les foyers. Un système qui tournera 17 heures chaque jour. Les métaux, le fer, le nickel ou le zinc sont aussi traités pour éviter toute dégradation de la qualité de l’eau brute dans les nappes phréatiques.
En parallèle de cette installation, des travaux sont nécessaires pour regrouper et interconnecter les principaux forages du périmètre. Soit Houdain gare et Houdain Blancs Champs qui assurent l’alimentation en eau des communes comme Bruay la Buissière, Gosnay, Haillicourt… Ces deux secteurs étaient indépendants l’un de l’autre, ce ne sera plus le cas. «En cas de pollution ou de casse d’un équipement, on pourra substituer les deux ressources et ainsi garantir l’approvisionnement en eau aux habitants», détaille Ivan Boljanic.
Les effets bénéfiques attendus sont nombreux : «la consommation de l’eau du robinet sera facilitée, les effets négatifs du calcaire seront supprimés et la consommation énergétique va diminuer», garantit Philippe Scaillierez. Mais il faudra encore patienter avant la mise en fonction de l’usine et pour constater des premiers effets. Dans le futur, la communauté d’agglomération pourrait étendre ce service à d’autres communes, sous réserve de trouver les budgets nécessaires.