Une unité de production de biométhane nouvelle génération
Une unité de production de biométhane verra le jour au deuxième trimestre 2024 à Granges en Saône-et-Loire. Issu du partenariat entre Veolia et Waga Energy, le pôle de valorisation des déchets bénéficiera d’une technologie unique au monde et d’un investissement de trois millions d’euros pour sa mise en place.
Plus de 3 000 foyers profiteront à partir de 2024 du système Wagabox développé par la jeune entreprise innovante Waga Energy. Le pôle de valorisation des déchets de Granges en Saône-et-Loire géré par Veolia disposera d’une unité de production de biométhane. Sa construction a débuté en fin d’année 2022 et Waga Energy y a investi trois millions d’euros. « Nos ingénieurs ont développé une technologie d’épuration du gaz émis par les sites de stockage des déchets » explique Laurent Barbotin, directeur de la communication chez Waga Energy.
Le représentant rappelle une étude de la banque mondiale qui évalue à deux milliards de tonnes la production de déchets annuelle dans le monde. Le phénomène tend à s’accroitre avec l’urbanisation et l’augmentation de la population. « Le recyclage est une solution mais il reste les déchets ultimes qui vont soit à l’incinération soit enfouissement. C’est sur ce point qu’intervient notre technologie », ajoute Laurent Barbotin
Capter et cryogéniser
Insérés dans des casiers à alvéole par Veolia au moment de l’enfouissement, les déchets ultimes, tels que les restes alimentaires ou les couches pour bébé et autres matières organiques, dégagent du méthane. « Ce gaz est produit spontanément puis capté par Veolia qui le brûlait pour le valoriser en produisant de l’électricité avec deux moteurs. détaille le directeur de la communication de Waga Energy Notre technologie va récupérer 90 % du méthane pour l’injecter dans le réseau GRDF évitant ainsi d’avoir à importer du gaz naturel, notamment de Russie. »
La technologie de la jeune entreprise créée en 2015 s’appuie sur des membranes qui enlèvent d’abord le CO2 avant que le méthane et d’autres gaz ne subissent une cryogénisation pour être séparés. « Nous atteignons 97 % de niveau de qualité, niveau attendu par GRDF avant d’être injecté dans le réseau », ajoute Laurent Barbotin. Piloté depuis Grenoble, le site de Granges recevra chaque semaine la visite d’un technicien pour contrôler les équipements.
Une technologie pour l’avenir
Waga Energy souhaite également développer le biométhane pour remplacer l’usage du pétrole dans les véhicules et entend donner de la valeur à un gaz qui n’en avait que peu jusqu’à présent. Le gaz extrait est ensuite vendu à un énergéticien. L’entreprise compte une quinzaine de projet en France, dont six en partenariat avec Veolia. « C’est une technologie unique au monde qui se déploie à l’international, notamment en Espagne, au Canada ou aux Etats-Unis », conclut Laurent Barbotin
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert