Une traversée en solidaire...

«Renault, Leroy Merlin et Auchan doivent cesser d’être les sponsors de la machine de guerre russe. Les entreprises françaises doivent arrêter de financer le meurtre d’enfants, de femmes, de viols.» Il y a des phrases qui font l’effet d’un crochet du droit et réveillent les consciences. 

Une traversée en solidaire...

Celles prononcées la semaine dernière devant le Parlement par Volodymyr Zelensky, le président ukrainien frappent juste, en plein cœur. Les grands groupes français cités doivent aujourd’hui faire face à leur conscience et surtout à une bataille d’image dans l’opinion nationale et internationale. Renault a décidé de stopper ses activités dans son usine de Moscou et serait en train de regarder à se désengager d’AvtoVAZ, filiale russe produisant la marque Lada. Total semble avoir pris ses distances avec l’ours russe. Les enseignes du groupe Mulliez (Leroy Merlin, Auchan, Decathlon) maintenaient à l’heure où nous écrivons ces lignes (le 24 mars) leurs activités sur les terres russes. «Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les profits», a ajouté Volodymyr Zelensky. La géopolitique a rattrapé l’économie et aujourd’hui impossible de faire encore une différence. La guerre en Ukraine apparaît si proche et pourtant si lointaine. Tout le monde voit, s’insurge, développe une empathie presque de circonstances, participe aux différentes actions de soutien ô combien nécessaires. Les appels aux dons, à la mobilisation s’enchaînent. Les entreprises de Meurthe-et-Moselle sont appelées par la grande majorité de leurs organismes représentatifs à permettre l’insertion professionnelle des réfugiés ukrainiens. Même le bon roi Stanislas sur la place éponyme à Nancy a revêtu le drapeau aux couleurs ukrainiennes. À ses pieds, avec les premiers rayons de soleil, les terrasses de la place sont noires de monde. La guerre en Ukraine, on en parle, on y pense et après une deuxième commande, on l’oublie de peur de s’auto-accuser de complicité larvée. Une chose est certaine : personne ne pourra dire qu’il ne savait pas...