Une touche de poésie pour des espaces de vie
Isabelle Mispelon a profité d’un Dif pour se lancer dans un métier passion : celui d’artisan d’art. Elle crée des trompe-l’oeil, des décors peints uniques, des panneaux décoratifs et… des paravents. Parmi ses clients, elle compte non seulement des particuliers mais aussi des entreprises.
Un atelier installé dans une maison particulière à Villeneuve- d’Ascq. C’est là qu’Isabelle Mispelon réalise ses tableaux et ses décors. Une double activité, l’une étant au service de l’autre. Depuis toujours, cette décoratrice peint et expose ses tableaux : “J’adore travailler sur des panneaux de bois et j’ai une prédilection pour reproduire tout ce qui a vécu et qui a une âme.” Mais le marché de l’art étant actuellement en sourdine, il faut bien trouver un autre axe de développement. Tout naturellement, cette artiste peintre s’est tournée vers la décoration d’intérieur. Un licenciement a permis une nouvelle orientation professionnelle. “Je travaillais en qualité d’infographiste. C’est un métier qu’il faut exercer quand on débute. J’ai choisi de profiter d’une formation auprès de l’Ipedec, un institut situé à Pantin, renommé pour la qualité de son enseignement en peinture décorative. Pendant six mois, huit heures par jour, j’ai appris les techniques du trompe-l’oeil et toutes les activités complémentaires. Depuis trois ans, j’exerce ce métier et je suis inscrite à la Maison des artistes en attendant, je l’espère, de pouvoir m’inscrire à la chambre des métiers.”
Une réputation de bouche à oreille. Ce n’est pas facile de se faire un nom. Pour faire connaître Chrysabel’décors – la contraction de chrysalide et d’Isabelle, le prénom de l’artiste –, il faut fréquenter les salons. Ceci a d’ailleurs un coût et il faut savoir choisir les lieux représentatifs car la plupart des salons ouverts au grand public font se côtoyer les artisans d’art et les commerçants. Isabelle Mispelon pourrait se présenter à certains concours ou solliciter des aides financières mais elle avoue ne pas trop savoir où s’orienter. Elle ne recherche pas spécialement ce genre de créneau et préfère, sans doute, garder une certaine indépendance. Sa réputation se fait par le bouche à oreille et sa seule dépense de communication repose sur les pages jaunes et sur un livret de présentation de grande qualité réalisé grâce à ses talents d’infographiste. “Il faut du temps pour se faire connaître et prouver certaines qualités.”
Du trompe-l’oeil au paravent. En effet, réaliser des trompel’oeil ne s’improvise pas. Il faut détenir une culture artistique et continuer à s’enrichir de recherches iconographiques. C’est ce que fait cette artiste qui réalise également ses propres peintures, à base de chaux et de caséine. “Le trompe-l’oeil n’est pas que de la technique. Il faut avoir assimilé des connaissances artistiques. Cet art se retrouve dans le passé, il suffit de visiter Florence pour comprendre que les anciens ont beaucoup à nous apprendre”, assure Isabelle Mispelon en présentant ses fresques, ses faux marbres très demandés dans certaines boulangeries et restaurants. Parmi ses oeuvres originales : des paravents. Ils sont très recherchés, ce sont des oeuvres uniques qui s’avèrent à la fois utiles et esthétiques. “Je suis en train de réaliser un paravent pour un restaurant de la métropole lilloise et je viens d’en terminer un autre pour un amateur d’art.” Quant aux trompe-l’oeil, ils se déclinent sous divers formats. Une simple frise de petites souris sortant d’un mur, une peinture sur une fenêtre condamnée… L’essentiel est de rester dans le bon goût. “Souvent, mes clients me demandent un trompe-l’oeil sans vraiment savoir vers quoi ils s’engagent. Je me rends sur place et les conseille car cette décoration doit s’intégrer dans un ensemble et ne doit pas jurer avec le lieu de vie.” On peut donc compter sur la probité de cette artiste. Mieux encore, Isabelle Mispelon ajoute qu’elle fait partie des Ateliers d’art de France. Ceci représente un véritable label de qualité car ce syndicat n’accepte que les artistes et artisans d’art qui reflètent un savoir-faire français avéré. Trois boutiques à Paris exposent divers artistes : des céramistes, sculpteurs, ébénistes… Et Chrysabel’décors doit chaque année présenter un bilan de ses activités pour continuer à faire partie du listing des meilleurs artisans de France. Parmi les projets de ce syndicat exigeant, une exposition sur la thématique des femmes créatrices de mobilier, en 2012. Il s’agira de produire une oeuvre unique, sur la base d’un concours. On peut espérer, à juste titre, que le nom de cet atelier de Villeneuve-d’Ascq fera honneur à la région du Nord-Pasde- Calais.