Une station BioGNV pour les transports urbains laonnois

Les TUL (Transports urbains laonnois) viennent d'inaugurer une station BioGNV. La création de cette station de recharge va permettre d'avitailler les six bus roulant au BioGNV, une énergie largement produite sur le territoire de l'agglomération du Pays de Laon aujourd'hui.

La station de recharge BioGNV inaugurée sur le site des TUL par Maxime Keller, Eric Delhaye, respectivement vice-président et président du Pays de Laon et Loïc Henriques, directeur de la Compagnie des transports du Pays de Laon
La station de recharge BioGNV inaugurée sur le site des TUL par Maxime Keller, Eric Delhaye, respectivement vice-président et président du Pays de Laon et Loïc Henriques, directeur de la Compagnie des transports du Pays de Laon

Une nouvelle étape de la décarbonation est franchie pour les TUL. Après être passé au GNV en 2020 avec l'acquisition d'un premier bus puis au BioGNV, le Pays de Laon dote son réseau de transport urbain d'une station BioGNV. Celle-ci est dimensionnée pour avitailler possiblement jusqu'à 14 bus. Largement assez donc pour les 6 bus BioGNV actuellement détenus par les TUL qui vont continuer d'être dotés de nouveaux véhicules du même type, au rythme d'un par an jusqu'en 2029.

Plus d'allers-retours vers la station

Jusqu'ici, les six bus BioGNV étaient avitaillés grâce à la présence d'une station Total à Laon. « Pour approvisionner nos véhicules, il fallait aller et revenir à cette station située à 4,3 km A/R, cela représentait tout de même 252 A/R par an et par véhicule soit au total 1000 km par an et par véhicule, précise Eric Delhaye, président du Pays de Laon. Il fallait aussi mobiliser les agents pour cela et parfois, il y avait des temps d'attente puisque cette station est très sollicitée. Avoir cette station ici va être très pratique : les premiers véhicules à rentrer au dépôt vont être mis en recharge lente toute la nuit de 22h à 6h du matin. »

Loïc Henriques, directeur de la CPTL, montre l'intérieur de la station composée notamment de compresseurs.


Passer au BioGNV était une évidence pour les TUL puisque cette énergie est produite localement dans l'agglomération laonnoise. Celle-ci s'appuie sur 6 méthaniseurs dont le dernier en date, installé à la station d'épuration va entrer en service en cette fin d'année. Ces méthaniseurs produisent 140 Gwh qui sont injectés dans le réseau de distribution. « 100 % de la consommation des ménages de l'agglomération est assurée en gaz vert produit dans l'agglomération et dans le Pays de la Serre voisin, et si on prend l'ensemble, ménages et entreprises, nous sommes à 50% », resitue Eric Delhaye.

Un investissement de 830 300 €

Cette station de recharge BioGNV, un dossier sur lequel l'agglomération travaille depuis deux ans, représente un investissement de 830 328 € avec un taux de subvention important de fonds européens FEDER pour 390 171 € (47%) et de l'Etat via la DSIL (Dotation de soutien à l'investissement local) pour 191 075 € (23%). Le Pays de Laon aura un reste à charge de 249 081 € (30%). « C'est un très bel outil et le BioGNV, c'est une technologie éprouvée sur laquelle on maîtrise l'ensemble des coûts associés, explique Loïc Henriques, directeur de la CPTL (Compagnie des transports du Pays de Laon). Nous sommes sur des bus qui rejettent moins de carbone que des véhicules diesel et qui sont moins bruyants. »

Les bus BioGNV vont être mis en charge lente la nuit sur le site des TUL.

Une fréquentation du réseau en hausse

Le réseau TUL se porte bien selon ses responsables. « Nous sommes sur une fréquentation du réseau de transports urbains qui est en train de dépasser celle de 2019 donc nous sommes au-dessus des chiffres de fréquentation d'avant-Covid », souligne Loïc Henriques, directeur de la Compagnie des transports du Pays de Laon. 

Autre point positif, l'application mobile TUL•M lancée en avril dernier et permettant aux usagers de faciliter l’achat de tickets et d'abonnement 24h24 et 7j/7 depuis son smartphone, rencontre son public. Ainsi, 2 800 abonnés sont recensés et utilisent l'application. « Elle est assez idéale pour éviter les paiements de tickets à l'unité dans les bus même s'il y a toujours un attachement de nos clients à utiliser de la monnaie pour régler leurs titres de transport », note le directeur.