Umih 02
Une saison hivernale pleine d'incertitudes pour les restaurateurs et hôteliers axonais
Jean-Marie Serre, président de l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie de l'Aisne (Umih 02), fait le point sur les inquiétudes du moment pour la profession entre difficultés de recrutement, flambée des factures de gaz et d'électricité et hausse des prix des denrées alimentaires. La saison hivernale qui arrive s'annonce pleine d'incertitudes pour les restaurateurs, cafetiers et hôteliers.
Au moment d'évoquer l'actualité de la profession, Jean-Marie Serre, président de l'Umih 02, pense à plusieurs facteurs d'inquiétudes et d'interrogations. « La crise Covid oblige les cafetiers et restaurateurs à se réinventer et la hausse du prix du café en juin a été obligatoire mais elle a pu freiner la clientèle, rappelle le restaurateur basé à Étouvelles près de Laon. Les confinements ont ancré chez les clients d'autres façons de consommer comme de passer nettement moins de temps le soir dans les bars ou de venir mois souvent et les cafetiers en subissent les conséquences. Sans compter la concurrence désormais de certaines boulangeries qui se mettent à servir elles aussi des cafés et à installer des tables... »
Autre sujet majeur d'inquiétude : la hausse des fluides (gaz et électricité) qui impactera davantage encore les hôtels mais aussi celle des matières premières pour les restaurants. « Les prix de la viande rouge, de la volaille, du poisson sont en nette hausse et pour des produits de fêtes de fin d'année comme le foie gras, non seulement il y a une forte augmentation mais on se demande même s'il y en aura suite à la grippe aviaire, explique-t-il. Pour le moment, ces hausses ne se répercutent pas encore dans l'assiette du client mais cela va arriver, c'est inévitable, d'autant plus avec la flambée annoncée de l'électricité et du gaz. » Le patron des restaurateurs axonais craint aussi que les clients ne choisissent de moins venir au restaurant, eux qui, confrontés à un prix toujours élevé des carburants, restreignent leurs déplacements.
Une bonne saison estivale
Point positif tout de même : la saison estivale a été bonne, avec du beau temps et un retour des touristes étrangers. Jean-Marie Serre y met tout de même un bémol avec des difficultés de recrutement toujours dommageables pour la profession. « Le Covid a incité certains à se détourner de l'hôtellerie-restauration et je le dis à mes collègues, il n'y a pas de mystère, pour recruter, il faut mieux payer et il faut assurer un roulement pour que chacun puisse avoir une coupure dans la semaine et un week-end de temps en temps, précise-t-il. Là aussi, c'est à nous de nous réinventer. »
Conséquences de ces difficultés de recrutement, des établissements ont été obligés de refuser des clients cet été ou même de fermer une ou deux semaines. « Là est l'inquiétude, parce que dans l'Aisne, la saison estivale doit être celle où on engrange du chiffre d'affaires pour passer l'hiver qui est toujours plus compliqué », rappelle le président de l'Umih. Un hiver qui s'annonce particulier dans ce contexte : « On ne sait pas très bien où on va », s'inquiète Jean-Marie Serre, qui donne rendez-vous en mars prochain pour un premier bilan.