Une rentrée groupée et intelligente en Bourgogne

Plus de 250 000 élèves font leur rentrée dans l’une des 1 923 écoles ou établissements scolaires de la Bourgogne. Le recteur a présenté une photographie de cette année 2024-2025.

Le recteur de l’académie de Dijon, Pierre N’Gahane, a présenté les effectifs mais aussi les nouveautés attendues pour la rentrée 2024-2025. (@Aletheia Press /Nadège Hubert)
Le recteur de l’académie de Dijon, Pierre N’Gahane, a présenté les effectifs mais aussi les nouveautés attendues pour la rentrée 2024-2025. (@Aletheia Press /Nadège Hubert)

Ils sont exactement 253 532 élèves à rejoindre les bancs de l’école en Bourgogne et près de 17 000 apprentis. Dans un contexte qu’il a qualifié d’état de grâce en référence à l’euphorie planante pendant les Jeux olympiques de Paris, le recteur Pierre N’Gahane considère que la rentrée 2024 – 2025 est sereine. « Une rentrée se prépare sur un an. Il ne peut pas y avoir de surprise juste avant, car 90 % du travail est fait, il ne reste qu’à ajuster les 10 % restants où on fait dans la dentelle », constate ce 30 août à Dijon, Pierre N’Gahane.

Ce sentiment tient également du fait que l’Education nationale prévoit d’assurer la continuité du service public avec un nombre suffisant d’enseignants. « Les besoins humains sont quasiment couverts. Dans le premier degré, les 178 postes à pourvoir le sont et nous avons la ressource en titulaires, en stagiaires et en contractuels » a précisé Caroline Vayrou, secrétaire générale de l’académie de Dijon, avant de compléter : « Dans le second degré, 99,5 % des besoins sont couverts. Il manque 44 équivalents temps plein qui vont être recrutés. »

Une question de besoin

Même s’il estime que la rentrée 2024-2025 ne présente pas de différence majeure avec la précédente, le recteur a toutefois évoqué la mise en place des groupes de besoin. Pour permettre à tous les élèves de progresser, les enseignements de français et de mathématiques sont organisés en groupes pour les élèves des classes de 6e et de 5e. « Nous avons fait un travail de différenciation pédagogique pour aller chercher chaque élève là où il est » a insisté Pierre N’Gahane.

Alors que cette notion nouvelle ne manque pas d’être un sujet de discussion tant chez les parents que les enseignants, le recteur reste pragmatique. « Je ne vais pas crier avant d’avoir mal ! Attendons de voir comment ils vont se mettre en place et comment les équipes s’approprient les groupes. Nous évaluerons ensuite. » Chaque chef d’établissement a choisi librement son modèle qui alternera entre temps collectif et temps en groupe.

Changer les pratiques

En parallèle des groupes de besoin, comme chaque rentrée, celle-ci s’accompagne de nouvelles options et d’autres expérimentations. Parmi elles, la « prépa seconde ». « Elle concerne des élèves volontaires, qui ont échoué au brevet comme 13 % des élèves. » Le lycée professionnel Roland Carraz à Chenôve et le lycée général Ponthus de Tyard à Chalon-sur-Saône s’inscrivent parmi les quatre établissements de Bourgogne à tester le principe. « Nous allons travailler sur trois objectifs : les savoir fondamentaux, la remobilisation en pédagogie pour redonner du sens à l’apprentissage et l’orientation ainsi que la préparation à la seconde. »

Pour cette rentrée 2024-2025, alors que de nombreux élèves ont déjà bien compris comment contourner la tâche de certains devoirs, l’intelligence artificielle fait également son apparition officielle avec une option au lycée Charles De Gaulle. « Nous allons mener un travail de sensibilisation sur les limites de l’outil, montrer comment l’utiliser à bon escient avec une expertise. » Les enseignants sont également formés à son utilisation pour préparer autrement leurs cours.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert