Une première promotion de projets estampillés «Smart City»
Engagée dans une démarche «Smart City», la Ville de Béthune organisait sa première soirée de l’innovation le 27 juin. Un événement qui a permis de présenter quatre projets incubés depuis plusieurs mois dans le tiers-lieu intitulé La Fabrique. En somme, une première promotion qui en appelle d’autres.
«Smart City n’est pas uniquement la marque de la Ville, il s’agit aussi de la marque des acteurs du territoire.» C’est en ces termes qu’Olivier Gacquerre, maire de Béthune, a introduit cette première soirée de l’innovation, insistant sur l’importance pour les villes de pouvoir se muer en lieux d’expérimentation. D’ailleurs, l’édile a profité de cette occasion pour annoncer le lancement imminent sur l’agglomération d’un cluster «Ville intelligente». La soirée de l’innovation a été mise à profit pour évoquer quatre gros projets développés sur le sol béthunois.
Des innovations sur Béthune
Tout d’abord, la Ville s’est rapprochée de l’école HEI et des élèves ingénieurs ont planché sur l’élaboration de «Béthune 360». Derrière ce nom de code, on retrouve un site web créé à des fins touristiques et patrimoniales. En effet, cet outil numérique permet de découvrir le patrimoine caché de la cité de Buridan. Les étudiants ont arpenté les caves et souterrains béthunois pour proposer une découverte atypique de la ville et de sa face cachée. «Cette visite virtuelle s’effectue à partir d’un smartphone. La solution est en 3D et il est possible pour le visiteur de fabriquer lui-même le masque en carton dans le Fab de La Fabrique. Il peut y loger son téléphone portable et ensuite, lancer la visite», explique Denis Ouaillarbourou, responsable pédagogique formation architecte-ingénieur à HEI. La communauté d’agglomération de Béthune-Bruay a recruté un stagiaire en patrimoine afin de pouvoir proposer ce produit officiellement à l’occasion des Journées européennes du patrimoine.
Autre initiative, le public s’est familiarisé avec Béthune Shop, une application commerçante qui sera lancée le 23 septembre. Cette solution est élaborée par Simon Cardon, un Béthunois d’origine exilé du côté d’Annecy : Béthune Shop se démarque des autres applications du même type et autre market place. Le digital est utilisé pour connecter directement les consommateurs aux commerçants : «On appelle cela une innovation phygitale. On a conçu Béthune Shop pour aider le trafic physique dans les magasins et enseignes. Bons plans, ventes flashs, bonnes expériences et événements viendront agrémenter l’appli.» Aspect non négligeable, Béthune Shop se veut soucieuse de l’environnement puisqu’elle est hébergée sur des serveurs fonctionnant à 100% à l’énergie verte.
La mobylette, le phénix ?
Orange et Béthune ont travaillé à la création d’un open data qui est consultable à partir du site de la Ville. Ce portail contient des données sur de multiples sujets : niveau d’équipements, écoles, énergie, urbanisme, mobilité… Ces divers tableaux de bord sont accessibles à tous. Ils peuvent aussi être déterminants pour choisir son lieu de vie. Enfin, cette soirée s’est achevée en beauté par la présentation du projet Atlas. Porté par Benjamin Surain, Atlas vise à remettre au goût du jour un véhicule mythique : la mobylette. «Elle sera totalement électrique et dotée d’une autonomie de 100 km pour une vitesse maxi de 45 km/h. Elle sera déclinée en trois versions, classique, sport et tout-terrain», souligne Benjamin Surain. Enjeux écologiques, essor des déplacements en mode doux, cette e-mobylette a tout pour réussir, d’autant que son prix ne devrait pas excéder 2 SMIC. «J’ai repris le cahier des charges initial de Motobécane. Le but est de la produire localement. Certaines pièces seront fabriquées par des imprimantes 3D. La mobylette sera donc personnalisable», confie Benjamin Surain. La présentation des premiers prototypes s’effectuera à Béthune les 23, 24 et 25 août prochains à La Fabrique. Cette première phase d’expérimentation étant couronnée de succès, un nouvel appel à projets devrait être lancé pour 2020.