Une POEI contre la pénurie de main-d’œuvre

Six contrats de travail ont été signés le 30 juin à la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle par le groupe Lagarde et Meregnani suite à une Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle.
Six contrats de travail ont été signés le 30 juin à la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle par le groupe Lagarde et Meregnani suite à une Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle.

POIE pour Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle ! Le groupe Lagarde et Meregnani a fait appel à ce dispositif pour faire face à la difficulté de recrutement de poseurs en revêtements de sol et ainsi poursuivre son opération de croissance. Six contrats viennent d’être signés le 30 juin dernier dans les locaux de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle à Nancy, initiatrice de cette démarche.

«C’est simple aujourd’hui il n’y a même plus de CAP Revêtements de sol !» Arnaud Tisserand, président du groupe Lagarde et Meregnani, entreprise de second œuvre du bâtiment spécialisée dans la peinture, le carrelage et le revêtement de sol, résume en ces quelques mots la problématique récurrente des professionnels du secteur du BTP pour trouver des collaborateurs qualifiés. Le groupe lorrain devait faire face à un manque cruel de poseurs en revêtements de sols pour continuer sa croissance. La solution : la POEI pour Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle. «C’est un nouvel outil pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre que rencontrent bon nombre de corps de métiers», assure Alban Vibrac, le président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle, initiatrice de cette démarche via son service Emploi-Formation. «Un recensement minutieux des manques de compétences a été fait en collaboration avec l’entreprise et une proposition de préparation au métier de poseur de revêtements de sol a été faite à l’entreprise en tenant compte de ses exigences quant à la qualité de la formation.»

400 heures de formation

La formation a été mise au point avec l’IFRB (Institut de formation et de recherche des bâtisseurs) Grand Est et les candidats recrutés avec le concours de Pôle emploi (financeur de l’action) et la Maison de l’Emploi du Grand Nancy. Une soixantaine de candidats étaient présents au départ pour au final aboutir à une dizaine correspondant à la recherche de l’entreprise. Quatre-cents heures de formation, en lien notamment avec l’organisme de formation de l’entreprise Tarkett de Sedan spécialisée dans la pose de revêtements de sol, ont été réalisées (un tiers en entreprise et le reste au sein des locaux de l’AFPA de Laxou disposant de plateaux techniques). Au programme : technique métier et formation technique effectuées par le centre de formation Tarkett, intégration au secteur du bâtiment par l’IFRB Grand Est, sécurité sur chantier en réalité virtuelle ou encore management environnemental. Crise sanitaire oblige, l’action a dû s’arrêter quelques jours avant la fin du parcours mais sans impact sur l’issue finale. Sur les neuf candidats en lice au final (l’un d’eux a quitté la formation pour des raisons de santé), six contrats de travail ont été signés (un CDI, un CCD emploi franc, trois contrats de professionnalisation et un contrat intérimaire). La signature officielle s’est déroulée le 30 juin dernier dans les locaux de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle en présence des différents acteurs et d’Éric Freysselinard, le préfet de Meurthe-et-Moselle. «Les compétences au sein des entreprises sont un atout et elles demeurent difficiles à trouver mais elles sont indispensables surtout dans la période qui nous attend», a assuré le représentant de l’État. Les compétences sont une chose, l’activité en est une autre. Dans le secteur du bâtiment, elle semble bien reprendre et c’est tant mieux.

2021 : l’interrogation

«Aujourd’hui, l’activité est présente, les carnets de commandes se portent plutôt bien !» Constat établi par Alban Vibrac, le président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle en préambule au bilan de l’opération POEI du 30 juin dernier dans les locaux nancéiens de la Fédération. «C’est 2021 qui nous inquiète ! Nous sommes d’une nature optimiste et nos corps de métiers savent répondre dans les règles de l’art.» Reste à savoir comment va s’orienter, notamment, la commande publique dans les mois à venir…